L’Autriche met fin au regroupement familial des réfugiés face à l’afflux migratoire

Le gouvernement autrichien a décidé de mettre un terme au regroupement familial des réfugiés. Une mesure inédite dans l’Union européenne, qui devrait entrer en vigueur dès mai prochain. 

« Nous avons atteint les limites de nos capacités d’accueil », a déclaré Claudia Plakolm, ministre de l’Intégration, lors du Conseil des ministres à Vienne. Le gouvernement conservateur, dirigé par Christian Stocker, justifie cette décision par la nécessité de préserver les infrastructures de santé, d’éducation et d’emploi, mises sous pression par l’afflux continu de réfugiés. Selon Claudia Plakolm, chaque nouvelle arrivée réduit les chances d’une intégration réussie, notamment en raison des difficultés d’apprentissage de l’allemand et de l’insertion sur le marché du travail.

D’abord instaurée pour une durée de six mois, cette suspension pourra être prolongée jusqu’en mai 2027. 

L’Autriche fait face à une recrudescence des demandes de regroupement familial. En 2023, près de 9300 personnes ont rejoint leurs proches bénéficiant d’une protection sur le territoire autrichien, un chiffre qui s’élevait encore à 7800 l’an dernier. La majorité de ces arrivants sont Syriens, une population déjà soumise à des restrictions, renforcées après la chute du régime de Bachar al-Assad en décembre 2024.

La décision du gouvernement a immédiatement suscité l’indignation des organisations de défense des droits humains. Pour Lukas Gahleitner, porte-parole de l’ONG Asylkoordination Österreich, cette suspension est illégale : « Il faut justifier d’une situation d’urgence pour interdire le regroupement familial, ce qui n’est pas le cas en Autriche ». L’association prévoit de déposer un recours en justice pour contester cette mesure.

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