Boualem Sansal condamné à cinq ans de prison ferme en Algérie

L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal a été condamné, jeudi 27 mars, à cinq ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Dar El Beida à Alger. Une peine inférieure aux dix ans de prison ferme assortie d’une amende d’un million de dinars (environ 6 700 euros) requis il y a quelques jours. 

Détenu en Algérie depuis le 16 novembre 2024, Boualem Sansal, 80 ans, comparaissait pour des accusations lourdes : atteinte à l’unité nationale, outrage à corps constitué, atteinte à l’économie nationale et détention de contenus jugés menaçants pour la sécurité de l’État. Le procès, annoncé à la dernière minute, n’a duré qu’une vingtaine de minutes, selon le journal arabophone Chorrouk.

Pour certains analystes, la peine prononcée permettrait à Alger de préserver son autorité tout en ménageant la possibilité d’une issue diplomatique. Une grâce présidentielle pourrait être envisagée lors des amnisties traditionnelles, notamment à la fin du Ramadan ou pour la fête de l’Indépendance, le 5 juillet. Le fait que Boualem Sansal ne fasse pas appel renforcerait cette hypothèse.

En France, l’arrestation de Boualem Sansal a suscité une forte mobilisation. Plusieurs figures politiques ont réclamé sa libération lors d’un rassemblement devant l’Assemblée nationale le 25 mars. Bruno Retailleau, Gérard Larcher, Marine Le Pen, Éric Zemmour et Raphaël Glucksmann étaient notamment présents.

Le jour du réquisitoire, Emmanuel Macron avait réaffirmé sa confiance dans la « clairvoyance » d’Abdelmadjid Tebboune concernant le sort de l’écrivain. Il a également exprimé son souhait que Boualem Sansal puisse être « soigné, libéré et qu’il puisse aller où il souhaite aller », y compris quitter l’Algérie s’il le désire. 

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