International
Turquie : plus de 1 400 personnes interpellées depuis mercredi, y compris un photographe de l’AFP, en lien avec des manifestations

En Turquie, la contestation populaire ne faiblit pas, ce mardi 25 mars, près d’une semaine après l’arrestation, ce mercredi, d’Ekrem Imamoglu, maire d’Istanbul et principal rival politique du président Recep Tayyip Erdogan. Selon les autorités turques, un total de 1 418 suspects ont été interpellés depuis le début des manifestations jugées illégales, qui ont éclaté le 19 mars. Le ministre de l’intérieur, Ali Yerlikaya, a annoncé sur X que 43 « provocateurs » supplémentaires avaient été arrêtés dans la nuit de lundi à mardi, après de nouveaux rassemblements dans plusieurs villes du pays. Cette répression massive rappelle l’ampleur du mouvement de Gezi en 2013, parti de la place Taksim à Istanbul.
Parmi les personnes arrêtées figure Yasin Akgül, un photographe de l’Agence France-Presse (AFP), interpellé à l’aube lundi à son domicile à Istanbul. Mardi, un juge turc a ordonné son placement en détention provisoire, l’accusant d’avoir participé à un rassemblement illégal. Yasin Akgül conteste cette accusation, affirmant qu’il se trouvait sur place uniquement pour couvrir les événements en tant que journaliste. Cette décision a provoqué une réaction directe de l’ONG Reporters sans Frontières (RSF), qui a dénoncé une « décision scandaleuse » reflétant « une situation gravissime » pour la liberté de la presse en Turquie. Par ailleurs, neuf autres journalistes ont été arrêtés à Istanbul et Izmir, dont six pour lesquels un procureur d’Istanbul a requis l’incarcération après une première demande de libération sous contrôle judiciaire.
Interdiction des manifestations et violences policières
Face à l’ampleur de la contestation, les autorités ont durci leur réponse. Le gouvernorat d’Ankara a prolongé mardi une interdiction de manifester jusqu’au 1er avril. Une mesure similaire a été prise à Izmir, troisième ville du pays et fief de l’opposition, jusqu’au 29 mars. À Istanbul, où une interdiction est en vigueur depuis six jours, des dizaines de milliers de personnes ont bravé les restrictions lundi soir pour se rassembler devant le siège de la municipalité. La police est intervenue avec violence pour disperser la foule, selon des témoignages recueillis par l’AFP.
L’arrestation d’Ekrem Imamoglu, figure clé du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) et maire d’Istanbul, a engendré une onde de choc à travers le pays. Des manifestations ont été recensées dans au moins 55 des 81 provinces turques la semaine dernière, d’après l’AFP. Özgür Özel, chef du CHP, a appelé à un nouveau rassemblement mardi soir, signe que la mobilisation ne faiblit pas malgré la répression.
À lire aussi : Découverte d'ossements humains incinérés sur un lieu utilisé par un cartel de la drogue au Mexique

Aucun commentaire
Vous devez être connecté pour commenter.
Chargement