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Un journaliste américain ajouté par erreur à un groupe de discussion du Pentagone et exposé à des informations confidentielles

« Le gouvernement Trump m’a envoyé par erreur ses plans de guerre », affiche en une le magazine américain The Atlantic. Dans cet article, son rédacteur en chef Jeffrey Goldberg affirme avoir eu accès, avant leur exécution, aux détails des frappes aériennes menées par Washington contre les rebelles houthis au Yémen le 15 mars, après avoir reçu ces informations confidentielles via la messagerie Signal. Ce groupe comprenait notamment des membres du Pentagone, de la CIA et de la Maison-Blanche.
L’incident serait dû à une simple faute de saisie d’un collaborateur du département de la Défense, qui aurait entré par inadvertance le contact du journaliste. La Maison-Blanche n’a pas tardé à réagir en reconnaissant l’authenticité des faits rapportés. « Il semble pour l’instant que la chaîne de messages dont fait état l’article soit authentique, et nous cherchons à savoir comment un numéro a été ajouté par erreur », a déclaré Brian Hugues, porte-parole du Conseil de sécurité nationale.
Alerté par les messages qu’il recevait, Jeffrey Goldberg a immédiatement quitté la conversation et signalé l’erreur aux autorités compétentes. Si le journaliste n’a, semble-t-il, pas exploité ces informations, cet épisode met en évidence une gestion chaotique des communications confidentielles au sein de l’administration américaine.
Une enquête interne a été lancée pour comprendre comment une telle faille a pu se produire et pour renforcer les protocoles de transmission des données sensibles. Interrogé lundi sur l’affaire qui agite Washington, Donald Trump a balayé la question d’un revers de main en déclarant : « Je ne sais rien de tout cela. ». De son côté, Jeffrey Goldberg affirme dans son article avoir reçu « le plan d’attaque » directement du ministre de la Défense Peter Hegseth, deux heures avant le début des frappes, comprenant « des informations précises sur les armes, les cibles et les horaires ».
Un nouvel épisode dans la longue liste des fuites américaines
Cette erreur intervient dans un contexte où les États-Unis ont déjà été ébranlés par plusieurs scandales liés à la gestion des informations classifiées. L’affaire des e-mails d’Hillary Clinton en 2016 avait révélé l’utilisation d’un serveur privé non sécurisé pour des communications gouvernementales sensibles, mettant en cause la sécurité des échanges au sein du département d’État. En 2013, Edward Snowden avait exposé au grand jour les programmes de surveillance de la NSA, démontrant à quel point des documents confidentiels pouvaient être accessibles et compromis par des failles internes.
Plus récemment, en 2023, un jeune membre de la Garde nationale, Jack Teixeira, avait divulgué des documents militaires classifiés du Pentagone sur Discord. Ce scandale avait révélé que des fichiers ultra-sensibles pouvaient être imprimés et diffusés par des personnels subalternes sans contrôle efficace. À chaque fois, les mêmes problèmes refont surface : des erreurs humaines, un manque de rigueur dans la transmission de données confidentielles et une incapacité à garantir la protection des secrets d’État. Le Pentagone promet une révision de ses procédures et des mesures pour éviter qu’un tel incident ne se reproduise.
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