Société
Brest : deux hommes arrêtés en tentant d’introduire de la drogue en prison avec un drone
Un nouvel épisode de contrebande high-tech a été déjoué dimanche soir à Brest. Vers 23h15, rue du Muguet, la brigade anticriminalité (Bac) a mis fin à une opération de contrebande ingénieuse comme le rapporte Ouest-France. Deux jeunes hommes ont été arrêtés à proximité de la prison de L’Hermitage alors qu’ils tentaient d’utiliser un drone pour faire passer de la drogue dans l’enceinte pénitentiaire.
Saisie d’un drone et d’un colis compromettant
Lors de la fouille du véhicule, les policiers ont découvert un drone pesant entre quatre et cinq kilogrammes, accompagné de 134 grammes de résine de cannabis. Leur intervention rapide a permis de confisquer l’appareil ainsi que la marchandise destinée aux détenus. Les suspects ont été immédiatement conduits au commissariat central, rue Colbert, où ils ont été placés en garde à vue. L’enquête, désormais confiée à la brigade des stupéfiants, s’est rapidement étendue aux domiciles des deux individus, situés à Brest et Plouvorn. Si les perquisitions n’ont rien révélé, les auditions des suspects ont permis de lever une partie du voile sur cette opération.
Deux suspects, deux versions
Le premier suspect, un habitant de Plouvorn âgé de 21 ans, a reconnu avoir assemblé le drone lui-même à partir de pièces détachées achetées pour 400 euros. Selon lui, il espérait revendre son engin trois fois plus cher. Cependant, il reste flou sur l’identité de celui qui lui aurait commandé cette mission.
Son complice présumé, un Brestois de 24 ans, joue la carte de l’ignorance. Il nie toute implication dans la tentative de contrebande et affirme, non sans naïveté, qu’il pensait livrer de la nourriture aux détenus. Ces déclarations contradictoires compliquent le travail des enquêteurs, qui cherchent à démêler les responsabilités de chacun.
La prison de Brest, cible des drones
Cette tentative n’est pas un cas isolé. Ces derniers mois, la maison d’arrêt a été la cible de plusieurs incursions de drones. En novembre, un appareil avait accidentellement livré de la drogue et des téléphones dans le bureau d’un surveillant. En avril, un drone transportant du cannabis et de la cocaïne s’était écrasé sur le toit d’un bâtiment pénitentiaire. Ces incidents témoignent d’un phénomène croissant : l’utilisation de drones par les trafiquants pour contourner les dispositifs de sécurité. Rapides, discrets et difficiles à détecter, ces appareils posent un défi majeur aux forces de l’ordre.
Des sanctions sévères attendues
Mardi matin, les deux suspects ont été déférés au parquet de Brest pour répondre de leurs actes. Le plus âgé, déjà bien connu des services de police, a été immédiatement placé en détention provisoire. Son complice, un novice au casier vierge, a échappé à la prison, mais reste sous un contrôle judiciaire strict. Le drone, pièce maîtresse de leur opération, a été confisqué et pourrait bientôt servir aux forces de l’ordre, un retournement ironique pour cet outil de contrebande. En attendant, le rendez-vous est pris : le 12 février 2025, ils devront s’expliquer devant le tribunal.
Pour les deux suspects interpellés, les conséquences pourraient être lourdes. Introduire des substances illicites en milieu pénitentiaire est une infraction sévèrement réprimée par l'article 222-37 du Code pénal, qui prévoit des peines pouvant aller jusqu'à 10 ans de prison. Par ailleurs, si l'enquête établit qu'ils étaient liés à un réseau organisé, les charges pourraient être aggravées en vertu de l'article 132-71 du Code pénal, qui sanctionne les infractions commises en bande organisée. En attendant, ces tentatives de plus en plus audacieuses rappellent que la guerre contre la contrebande en prison est loin d’être gagnée.
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