Politique
Apologie du terrorisme : l'Assemblée indignée par la proposition d'abrogation du délit par LFI, François Hollande critiqué
Vincent Jeanbrun : « Je n'ai pas voulu y croire »
« Ce n'est pas le terrorisme qui tue, ce sont les terroristes ! », a lancé le député Vincent Jeanbrun (LR), avant de condamner « une infamie » de la part de LFI. Pour lui, cette initiative législative est une insulte à la mémoire des victimes des attentats terroristes ayant endeuillé la France, citant notamment Samuel Paty et les enfants de Toulouse. M. Jeanbrun a accusé LFI de complaisance envers le terrorisme et a appelé les parlementaires de gauche et l’ancien président de la République, François Hollande, à se positionner fermement contre cette proposition.
"En voyant la proposition de loi de LFI demandant l'abolition du délit d'apologie du terrorisme, je n'ai d'abord pas voulu y croire", affirme @VincentJeanbrun.#DirectAN #QAG pic.twitter.com/CpCaUYkyIe
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Bruno Retailleau fustige la proposition de LFI sur l'apologie du terrorisme
Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a répondu à ces accusations en rappelant la gravité du bilan du terrorisme islamiste en France : 273 morts depuis 2012 et des centaines de blessés. Visiblement indigné, il a qualifié la proposition de loi de LFI de « scandaleuse » et de « faute morale grave ». Il a rappelé que le délit d’apologie du terrorisme avait été instauré sous la présidence de François Hollande, soulignant l’héritage républicain de cette législation.
Selon M. Retailleau, l’objectif de cette proposition de loi est un « calcul cynique, électoraliste et clientéliste ». Le ministre a également insisté sur la nécessité de maintenir une réponse ferme face à toute tentative de banalisation des actes terroristes ou de leur apologie. « LFI n’est pas un parti comme un autre », a-t-il conclu.
Proposition de loi de LFI visant à abroger le délit d'apologie du terrorisme du code pénal : "Si cette loi était adoptée, alors ce délit serait effacé de tout notre droit", affirme @BrunoRetailleau, qui dénonce "un calcul cynique, électoraliste, clientéliste".#DirectAN #QAG pic.twitter.com/TAl4Bkz904
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« Qu'en pense l'ancien président de la République, François Hollande ? »
Le député Ludovic Mendes (Renaissance) a, lui aussi, pris la parole pour interpeller l'Assemblée :
« Et qu'en pense l'ancien président de la République, François Hollande, votre allié putatif, qui a vu de ses propres yeux l'horreur des massacres des centaines de Français lors des pires attentats que notre pays ait connus ? Qu'en pense-t-il ? Que vais-je pouvoir dire aux parents et amis de Marie et Mathias, ce jeune couple originaire de Metz, ma ville, lâchement assassiné au Bataclan et à qui nous rendons souvent hommage ? Qu'allons-nous pouvoir dire à la famille Sandler qui a perdu père et enfant ? Qu'allons-nous dire à nos policiers et gendarmes qui ont vu certains d'entre eux donner leur propre vie ? »
M. Mendes a également pointé du doigt les poursuites pour apologie du terrorisme visant certains membres de LFI, insinuant que cette proposition pourrait être une tentative de protection. Il a interrogé le ministre de la Justice sur les risques qu’entraînerait l’adoption de cette loi sur le contre-terrorisme.
"J'ai été frappé de dégoût lorsque j'ai vu la proposition de loi de LFI visant à abroger le délit d'apologie de terrorisme", indique @ludovicMDS. "Qu'en pense l'ancien président de la République François Hollande ? (...) Quels risques engendrerait le vote d'une telle loi ?" #QAG pic.twitter.com/8rdVI2UYPl
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La lutte contre l'apologie du terrorisme, corollaire de la lutte contre le terrorisme
En réponse, le garde des Sceaux, Didier Migaud, a fermement rejeté cette proposition : « La liberté d'expression ne justifie pas tout. Notamment, elle ne permet pas de glorifier des actes qui peuvent entraîner des victimes sur notre sol. […] La menace du terrorisme, comme cela vient d'être rappelé, est toujours très forte dans notre pays et aucun retour en arrière n'est souhaitable face à cette menace. »
M. Migaud a rappelé que l’intégration de ce délit dans le Code pénal en 2014 avait pour but de le rendre pleinement opérationnel dans la lutte contre le terrorisme. Il a souligné que tant le Conseil constitutionnel que la Cour européenne des droits de l'homme avaient validé cette disposition comme proportionnée et respectueuse des libertés fondamentales.
Abrogation du délit d'apologie du terrorisme dans le Code pénal : "Je ne peux que m'opposer résolument à cette proposition de loi" martèle Didier Migaud. "La liberté d'expression ne justifie pas tout. Aucun retour en arrière n'est souhaitable face à la menace du terrorisme". #QAG pic.twitter.com/NPlww1zcZe
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Cette vive confrontation souligne une fracture profonde entre les groupes politiques de l'Assemblée, notamment sur les questions de sécurité et d'engagement républicain. Elle pourrait marquer un tournant dans les relations entre les partis, comme l'a affirmé le ministre de l'Intérieur : « Il y aura un avant et un après. »
À lire aussi : [Info Frontières] – La France insoumise dépose une loi pour abroger le délit d’apologie du terrorisme
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