Société
Vols en série à Paris : un multirécidiviste avoue tout, mais reste en liberté
Malgré 20 cambriolages avoués en 2024, un multirécidiviste reste libre sous contrôle judiciaire : une décision qui interroge.
Rayan Touat, un jeune homme de 19 ans, multirécidiviste du cambriolage, a été remis en liberté sous contrôle judiciaire, malgré un dossier accablant. Cette décision du tribunal, intervenue après une demande de mandat de dépôt, interroge alors que l’accusé a déjà reconnu sa responsabilité dans une série de vingt cambriolages commis en 2024.
Un passé judiciaire de multirécidiviste préoccupant
Rayan Touat n’en est pas à sa première infraction. En plus des cambriolages pour lesquels il est actuellement mis en cause, il traîne derrière lui un passé d’arrestations pour divers délits. En 2022, il avait été impliqué dans deux vols avec violence, notamment des arrachages de sacs à main. L’année suivante, il avait été arrêté pour six vols par effraction. Enfin, en 2024, il a de nouveau été appréhendé pour un vol de ce type.
Ce qui ressort également du dossier est son implication dès l’adolescence. Il serait lié à cinq autres cambriolages commis alors qu’il était mineur. Cependant, le système judiciaire pour les mineurs prévoit un jugement ultérieur pour ces délits, ce qui fait que ceux-ci ne sont pas encore jugés à ce jour.
Des faits accablants et des aveux complets
Le dossier actuel est particulièrement lourd. La police a monté un dossier impliquant Rayan Touat dans vingt cambriolages commis sur Paris en 2024. Les preuves, jugées irréfutables, l’accablaient. Lors de son audition, l’accusé a d’ailleurs tout reconnu sans ambiguïté. Il s’attaquait principalement à des appartements, volant des objets facilement revendables comme des bijoux, des équipements multimédias et des articles de maroquinerie. Pour accéder aux immeubles, il se procurait des passes Vigik, et il changeait fréquemment de receleur pour écouler les marchandises volées.
Bien que parfois seul, il agissait souvent accompagné et semblait bien organisé dans ses actes. Le juge siégeant avait d’ailleurs ordonné une comparution immédiate, mais l’avocat de la défense a demandé un renvoi afin de mieux préparer le dossier. Le juge devait donc statuer sur le placement en détention provisoire, en attente du jugement.
Un contrôle judiciaire jugé suffisant
Contre toute attente, le magistrat a décidé de ne pas prononcer de mandat de dépôt. À la surprise de beaucoup, le juge a estimé que la mise sous contrôle judiciaire de l’accusé était suffisante, arguant que depuis son déménagement à Arles fin août 2024 pour ses études, aucun cambriolage n’avait été signalé dans cette ville.
Cependant, les enquêteurs ont relevé que Touat continuait de revenir régulièrement à Paris le week-end, période durant laquelle les cambriolages continuent.
Une décision controversée
Cette décision soulève des interrogations. Compte tenu de son passé et de la gravité des faits, nombreux sont ceux qui estiment que le contrôle judiciaire est insuffisant pour garantir la sécurité publique, d’autant plus que ses retours fréquents à Paris correspondent aux périodes de nouveaux cambriolages.
Mais pour l’heure, cette mesure plus que clémente a été maintenue. La question de savoir si elle est appropriée, vu les antécédents et les risques de récidive, reste en suspens, laissant place à un débat sur la gestion judiciaire des multirécidivistes.
En dépit d’un dossier solide et de nombreux aveux, Rayan Touat reste libre sous contrôle judiciaire, une décision qui interroge sur l’efficacité des mesures prises pour prévenir la récidive, en particulier face à des profils aussi marqués par les antécédents criminels.
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