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Syrie : le régime de Bachar al-Assad sur un fil du rasoir historique face à l’offensive rebelle
Alors que la guerre en Syrie prend une tournure de plus en plus violente, le président Bachar al-Assad se retrouve de plus en plus isolé, malgré le soutien de ses alliés traditionnels. Le Kremlin a renouvelé son appui au régime syrien, mais la prise d’Alep par les rebelles, notamment Hayat Tahrir al-Sham, soulève des interrogations sur l’efficacité de ce soutien face à l’intensification des combats.
Alors que la guerre en Syrie entre dans une nouvelle phase de violence, le président Bachar al-Assad semble de plus en plus isolé, malgré le soutien de ses alliés traditionnels. Le Kremlin a notamment réaffirmé son appui au régime syrien. Toutefois, la prise de contrôle de la ville d’Alep par des groupes rebelles, notamment Hayat Tahrir al-Sham, soulève de nouvelles interrogations sur l’efficacité de ce soutien face à l’embrasement des combats.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que la Russie continuerait à soutenir Bachar al-Assad en cherchant des solutions pour « stabiliser la situation ». Pourtant, la perte d’Alep, deuxième ville du pays, représente un coup majeur pour le régime, qui se voit forcé de recourir à des frappes aériennes intensifiées sur Idleb et Alep, en collaboration avec ses alliés iraniens. La situation est d’autant plus critique que des groupes rebelles, bénéficiant d’un soutien de la Turquie, poursuivent leurs offensives sur plusieurs fronts.
Un soutien fragile : l’Iran et la Chine dans l’ombre d’une guerre en déliquescence
Le soutien international à Bachar al-Assad demeure un facteur clé pour sa survie, mais il n’est plus aussi solide qu’il ne l’a été dans les premières années du conflit. L’Iran, fidèle allié, a réaffirmé son intention de maintenir une présence militaire sous forme de « conseillers » en Syrie, assurant que la situation ne nécessitait pas un renforcement de ses effectifs. Ce soutien reste cependant limité face à l’intensité des affrontements sanguinolents.
Dans le même temps, la Chine, qui a exprimé sa solidarité indéfectible avec le régime de Damas, souligne que son aide se concentrera sur la « préservation de la stabilité » en Syrie. Mais à quel prix ? Le pays reste conscient des risques d’une détérioration supplémentaire de la situation, alors que la guerre dure depuis plus de 13 ans, avec des millions de Syriens déplacés et des infrastructures en ruine.
Une stratégie d’intransigeance : la rupture avec la communauté internationale se paie cher
Le régime syrien semble ainsi coincé dans une stratégie d’intransigeance qui ne fait qu’aggraver sa fragilité. En refusant toute forme de négociation avec les forces régionales et internationales, Bachar al-Assad a sacrifié une part importante de la stabilité de son pays. La récente offensive rebelle contre Alep démontre l’incapacité du régime à reconquérir des territoires stratégiques sans une aide externe permanente.
La résistance acharnée du régime face à toute concession, notamment sur le retrait des troupes turques en Syrie, a exacerbé les tensions avec ses voisins, en particulier avec la Turquie. Le maintien des sanctions internationales, en particulier américaines et européennes, contribue également à la déliquescence de l’économie syrienne et à l’appauvrissement d’une population de plus en plus désillusionnée par la guerre.
L’escalade des violences et la montée de l’islamisme : un avenir incertain pour la Syrie
L’offensive des rebelles, dominée par les islamistes radicaux de Hayat Tahrir al-Sham, a donné lieu à la prise de nombreuses localités stratégiques. Cela marque ainsi une nouvelle victoire pour les insurgés terroriste. Cette montée en puissance des groupes islamistes dans le Nord-Ouest syrien préfigure une nouvelle phase de la guerre, plus violente et potentiellement plus longue.
La prise d’Alep et des secteurs environnants par des groupes soutenus par Ankara, et la montée en puissance de l’idéologie islamiste, risquent de fragiliser encore plus le régime de Bachar al-Assad, qui, malgré l’aide russe et iranienne, peine à reprendre le contrôle du pays dans sa totalité. Si la Russie et l’Iran continuent de le soutenir, leur aide est aujourd’hui insuffisante pour repousser la vague rebelle, particulièrement dans le Nord-Ouest. Le régime syrien, isolé et sans ressources, reste vulnérable face aux offensives qui s’intensifient.
L’avenir de la Syrie semble s’écrire entre déliquescence du pouvoir et une reconstruction qui paraît toujours aussi lointaine. La question qui se pose aujourd’hui est de savoir combien de temps encore Bachar al-Assad pourra tenir sans réelles concessions ou changements politiques.
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