Société
Béziers : un sexagénaire poignardé à mort, sa voisine Ronina mise en examen
Un sexagénaire sans histoire a été poignardé à mort par sa voisine dans un immeuble de Béziers. Derrière ce drame, des mois de tensions, d’accusations et de violences ignorées, qui laissaient présager l’inévitable.
Le samedi 30 novembre 2024, un homme de 61 ans a été poignardé à mort dans la cage d’escalier de son immeuble à Béziers. Sa voisine de 22 ans, d’origine serbe, a été interpellée sur place. Ce lundi 2 décembre, le parquet de Béziers a annoncé qu’elle avait été mise en examen pour meurtre et placée en détention provisoire. Ce fait-divers, qui secoue profondément le voisinage, met en lumière des comportements alarmants et une violence qui semblait inéluctable.
Un acte prémédité selon des témoignages
La tragédie, survenue en début de soirée aux alentours de 19h30, a été marquée par un coup de couteau fatal porté à la bouche de la victime, un marocain de 61 ans, sectionnant la carotide. Malgré les efforts des secours, le sexagénaire a succombé à ses blessures. Si la suspecte affirme que l’acte est survenu dans le cadre d’une dispute accidentelle, des éléments recueillis dans l’enquête tendent à contredire cette version.
Selon des témoignages rapportés par France Bleu Hérault, plusieurs voisins proches avaient été alertés par la suspecte elle-même. « Elle était complètement folle » et avait prévenu qu’elle passerait un jour à l’acte, ont confié certains d’entre eux.
L’homme, quant à lui, était décrit par son voisinage comme une personne aimable et sans histoire. « C’était quelqu’un de discret, gentil, aimable. Il disait toujours bonjour. Pas un mot plus haut que l’autre », témoigne Marie-Christine, une voisine. Mais ces qualités ne l’ont pas protégé de l’hostilité de Ronina, sa voisine de palier. Selon Marie-Christine, « Elle avait déjà défoncé sa porte d’entrée. Elle a déjà dit qu’un jour ou l’autre, elle aurait sa peau, qu’elle lui réglerait son compte. » Ces propos, corroborés par d’autres témoignages, renforcent l’hypothèse d’un acte prémédité.
Depuis plusieurs mois, la victime, un ouvrier viticole discret installé depuis plus de trois ans dans cet immeuble vétuste, était devenue la cible privilégiée de la suspecte. Cette mère de famille, au comportement instable, nourrissait à son égard une hostilité dévorante, l’accusant, sans apporter de preuve, d’avoir agressé sexuellement sa fille de six ans.
Marie-Christine souligne pourtant qu’elle « avait déjà les mêmes doutes sur Sandrine, l’ancienne locataire qu’elle est allée tabasser chez elle. Mais vous savez, quand Ronina partait en laissant son enfant seule, Sandrine lui donnait à manger. Heureusement qu’elle était là ».
L’homme, unanimement décrit par le voisinage comme calme et sans histoire, s’était retrouvé au cœur d’une véritable campagne de harcèlement. Pour les habitants de l’immeuble, cette hostilité obsessionnelle n’était rien d’autre que le prologue d’une violence annoncée.
Une personnalité trouble et des antécédents alarmants
Ronina, la suspecte, était déjà connue pour ses comportements agressifs envers ses voisins. Consommatrice régulière de cocaïne et d’alcool, son attitude souvent « hystérique » avait donné lieu à plusieurs signalements. Parmi les incidents notables, on note des menaces à l’arme blanche envers une autre voisine ayant conduit à un dépôt de plainte et de nombreuses rixes devant l’immeuble en question. Les signalements auprès des forces de l’ordre semblent toutefois n’avoir pas suffi à prévenir cette escalade de violence.
Les tensions avec la victime semblaient particulièrement marquées. Les voisins rapportent que l’homme vivait dans une peur constante, évitant au maximum tout contact avec la jeune femme.
Un drame qui aurait pu être évité
Ce drame met en lumière des failles dans le suivi des individus à comportement violent. Les multiples incidents impliquant la suspecte, signalés aux forces de l’ordre, n’ont pas conduit à des mesures préventives suffisamment strictes. Sa consommation de drogues et d’alcool, combinée à des antécédents de violences répétées, aurait dû alerter sur sa dangerosité croissante. Au bout du compte, ce sont encore et toujours les innocents qui payent les pots cassés des échecs collectifs.
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