Immigration
Le Sénat vote une réduction de 200 millions d’euros du budget de l’Aide Médicale d’État
Le Sénat a voté une réduction de 200 millions d’euros du budget de l’Aide Médicale d’État (AME), destinée aux sans-papiers, avec le soutien du gouvernement. Cette mesure, vivement critiquée par l’opposition, s’inscrit dans une volonté de rationalisation des dépenses publiques.
Ce lundi, le Sénat, dominé par la majorité de droite et du centre, a adopté une réduction de 200 millions d’euros du budget de l’Aide Médicale d’État (AME), destinée aux personnes sans papiers en France. Cette décision, soutenue par le gouvernement, intervient dans un contexte budgétaire tendu, marqué par des motions de censure visant le budget de la Sécurité sociale à l’Assemblée nationale.
Avec cette baisse, le budget de l’AME passe à 1,1 milliard d’euros, alors qu’il était initialement prévu en hausse de 9 %. La mesure a été adoptée par 201 voix contre 126, les sénateurs de droite et du centre votant pour, tandis que la gauche et le groupe macroniste s’y sont opposés.
Une décision validée par le gouvernement
La sénatrice Les Républicains Marie-Do Aeschlimann s’est félicité de cette réduction comme une « première réponse pour juguler une dépense qui ne cesse de croître chaque année ». Cependant, cette réforme n’altère pas le périmètre des soins éligibles à l’AME, contrairement aux revendications répétées de la droite républicaine. Elle introduit toutefois une condition d’accord préalable systématique de l’Assurance maladie pour les prestations non urgentes.
La ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq, a soutenu cette évolution, rappelant que « l’effort national de rationalisation des dépenses » concerne tous les budgets, y compris celui de l’AME. Elle a néanmoins insisté sur la nécessité de préserver les besoins sanitaires du pays.
Patrick Kanner, président des sénateurs socialistes, a accusé le gouvernement de sacrifier l’AME « pour satisfaire l’extrême droite ». Marine Le Pen, présidente du groupe RN à l’Assemblée, a quant à elle critiqué une réforme qu’elle juge insuffisante face aux autres restrictions budgétaires envisagées, comme le déremboursement de certains médicaments.
Une première étape avant une réforme plus profonde de l’AME ?
Selon l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes), 51 % des personnes éligibles bénéficient de l’Aide Médicale d’Etat. La réforme adoptée par le Sénat pourrait ouvrir de nouvelles discussions dans le futur, alors que le Premier ministre Michel Barnier a promis une révision plus profonde de ce dispositif dès l’année prochaine.
Ce vote, qui reflète des divisions politiques profondes, s’inscrit dans une gestion budgétaire toujours plus scrutée, entre priorités sanitaires et pressions économiques.
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