Politique
Assemblée nationale : les réactions en chaîne après l’utilisation du 49.3
La journée à l’Assemblée nationale a été dominée par des déclarations politiques retentissantes, autour du recours au 49.3 par Michel Barnier pour le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. L’opposition, unie dans son rejet, a déposé une motion de censure qui pourrait bien marquer la fin du gouvernement Barnier, une issue désormais quasiment inévitable.
L’Assemblée nationale a été le théâtre d’une journée marquée par une série de déclarations politiques fracassantes, le tout autour du projet de loi du financement de la Sécurité sociale pour 2025 et du recours à l’article 49.3 de la Constitution par le Premier ministre Michel Barnier. Après plusieurs heures d’incertitude, l’issue semble désormais scellée : la motion de censure, portée par l’opposition, pourrait mettre un terme au gouvernement Barnier, un échec politique que beaucoup considèrent comme inévitable.
C’est peu après 15h30 que Michel Barnier a pris la parole à l’Assemblée pour annoncer le recours à l’article 49.3. Il a justifié cette décision par la nécessité d’assurer la stabilité budgétaire, tout en appelant à la « responsabilité » des députés. Mais cette annonce, qui n’a pas surpris, a immédiatement plongé l’Assemblée dans un abyme volcanique. Moins de cinq minutes plus tard, la France Insoumise, sous la houlette de Mathilde Panot, a déposé sa motion de censure, rapidement suivie par les groupes socialiste, écologiste et communiste.
Utilisation du 49.3: la motion de censure s’impose
Le Rassemblement National, dirigé par Marine Le Pen, a également intensifié la coercition sur le gouvernement. Le gain obtenu sur le déremboursement des médicaments n’a pas suffi à convaincre la leader du RN. Bien que le Premier ministre ait fait un geste envers ses partisans en cette matière, la présidente du RN à l’Assemblée a jugé qu’il fallait davantage de concessions, notamment sur la désindexation des retraites. Refusant toute nouvelle concession, le Premier ministre s’est retrouvé dans une impasse. Le RN, tout comme la gauche, a annoncé son soutien à la motion de censure. « Qu’elle vienne de la gauche ou du RN, nous voterons cette motion », a assuré Marine Le Pen.
La destitution du Président de la République est la seule solution pour le retour de la démocratie.
Il n’a pas fait son devoir. Il utilise tous les moyens dont il dispose pour continuer à brutaliser la démocratie. pic.twitter.com/EMwvrHOqZI
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) November 29, 2024
Gabriel Attal : une harangue emphatique pour la stabilité
Rarement, sans doute, notre pays n’aura eu autant besoin de stabilité. Stabilité politique, stabilité institutionnelle, stabilité économique.
Rarement, sans doute, notre pays n’aura eu autant besoin de confiance. Confiance en soi, mais aussi confiance de ceux qui lui permettent…
— Gabriel Attal (@GabrielAttal) December 2, 2024
Au sein de l’Assemblée, les tensions se sont intensifiées, divisant les partis entre ceux qui cherchent à renverser le gouvernement et ceux qui restent fermement aux côtés du Premier ministre. Avec le soutien du Rassemblement national, la motion de censure pourrait, mercredi 4 décembre, obtenir très probablement la majorité et précipiter la fin du gouvernement Barnier.
Les discussions s’intensifient et le verdict semble de plus en plus inévitable. En cette période de crise économique et sociale, une question persiste : comment la France, déjà fragilisée, réagira-t-elle à un changement de gouvernement en pleine crise de légitimité ?
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