Société
Boules puantes et sabotage : des militants anti-Black Friday perturbent les magasins à Lyon
À Lyon, des militants écologistes ont saboté le Black Friday, en dispersant des boules puantes dans les magasins du centre-ville. Une action controversée qui oppose lutte contre la surconsommation et indignation des commerçants.
Samedi 30 novembre, Lyon a été le théâtre d’une action militante inédite. Des activistes écologistes d’Extinction Rebellion, ont en effet mené une action choc en diffusant des odeurs nauséabondes dans plusieurs magasins du centre-ville pour dénoncer le Black Friday. Une initiative qui n’a pas manqué de faire réagir commerçants, clients et responsables locaux.
Des magasins évacués, une ambiance irrespirable
L’action ciblait principalement des enseignes de prêt-à-porter. Ces militants d’Extinction Rebellion – un mouvement écologiste mondial prônant la désobéissance civile non violente pour pousser les gouvernements à agir face à la crise climatique, la perte de biodiversité et le risque d’effondrement écologique et social – ont introduit des fioles nauséabondes dans les cabines d’essayage, provoquant la fuite des clients et l’arrêt temporaire de certaines activités commerciales.
Joanna Benedetti, présidente de l’association de commerçants My Presqu’île, raconte en effet dans les colonnes du Figaro que : « L’odeur était vraiment horrible, les clients ont déserté les magasins ».
« Ode aux rats » : une campagne nationale contre les géants de la fast fashion
Les militants écologistes ne se sont pas contentés d’agir dans l’ombre. Leur opération, baptisée « Ode aux rats », a été minutieusement mise en scène et largement relayée sur les réseaux sociaux. Les vidéos capturées montrent des foules de clients fuyant précipitamment des magasins comme H&M et Etam, le visage déformé par le dégoût.
Mais l’impact ne s’est pas limité à ces enseignes. Selon des informations confirmées par Le Figaro, d’autres géants du secteur, notamment Printemps et Uniqlo, ont également été pris pour cible, renforçant l’ampleur de cette action coordonnée.
« Les entreprises qui écoulent la “mode” #FastFashion prospèrent en polluant l’air et l’eau, en exploitant leurs travailleur·euse·s et en manipulant les désirs de leurs client·e·s.», peut-on lire sur X.
🎥 💥 Sabotons le #BlackFriday #Soldes & “promotions” des enseignes de la #FastFashion 👖
Les entreprises qui écoulent la “mode” #FastFashion prospèrent en polluant l’air et l’eau, en exploitant leurs travailleur·euse·s et en manipulant les désirs de leurs client·e·s. pic.twitter.com/nQdVe1Bwl3
— Extinction Rebellion France 🐝🌺 (@xrFrance) December 1, 2024
Une campagne nationale contre la fast fashion pour le Black Friday
« Ode aux rats » s’est étendu bien au-delà des rues de Lyon. Cette campagne d’action, menée simultanément dans une dizaine de villes françaises, vise directement les enseignes de la fast fashion, accusées par les militants de représenter les pires excès de la surconsommation et du gaspillage environnemental.
Leur stratégie ? Saboter les magasins en les rendant temporairement impraticables grâce à des nuisances olfactives, empêchant ainsi toute activité commerciale. Leur message est clair : « Pas de vente, pas de chiffre d’affaires. 📉 »
Une opération choc qui divise l’opinion
Cette attaque ciblée contre des enseignes emblématiques du Black Friday a généré une onde de choc. Si les militants espèrent ouvrir un débat sur les pratiques destructrices de la fast fashion, leurs méthodes suscitent colère et indignation. Les commerçants, qui dénoncent un sabotage économique, rappellent que derrière ces vitrines se trouvent des salariés et des clients qui, eux aussi, subissent les conséquences de cette action.
C’est contre productif et c’est bien dommage qu’un sujet aussi important que l’écologie soit représenté par ces personnes.
— Maxime Houzard (@maximehouzard) November 30, 2024
Les clients, quant à eux, se disent pris en otage par des actions qu’ils jugent « contre-productives ». Certains n’ont pas hésité à exprimer leur indignation sur les réseaux sociaux, dénonçant une méthode « nuisible » et « irrespectueuse », pour les plus diplomates.
Je condamne fermement l’action inacceptable de militants écologistes qui ont lancé des boules puantes dans les commerces du centre-ville pour saboter l’activité économique et décourager les clients.
Merci aux forces de l’ordre pour leurs interpellations rapides.Soutien total… pic.twitter.com/5I3Ru3Lf2f
— Pierre OLIVER (@poliver69) November 30, 2024
De son côté, Pierre Oliver, maire du 2ᵉ arrondissement de Lyon, a fermement condamné cette action, la qualifiant d’« inacceptable » et accusant les militants de vouloir « saboter l’activité économique et décourager les clients ». Il a également remercié les forces de l’ordre pour leurs interventions rapides.
Un débat sur les méthodes militantes
Si la cause environnementale trouve de nombreux soutiens, les méthodes employées par ces activistes soulèvent des questions. Leur impact est-il réellement positif ? Ces actions coup de poing, bien que spectaculaires, risquent de reléguer au second plan le message qu’elles cherchent à porter. Les commerçants, déjà fragilisés, dénoncent une attaque directe contre leur activité, tandis que les experts avertissent : des méthodes perçues comme agressives peuvent provoquer un rejet, sapant la crédibilité des causes qu’elles défendent.
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