[Édito] L’échec complet de Michel Barnier

Échec politique, échec institutionnel, échec budgétaire : qu’a donc réussi Michel Barnier ? À son arrivée à Matignon, beaucoup ont cru en ce grand personnage digne et sérieux, caustique sur l’ancienne majorité et bien décidé à remettre en ordre les comptes publics. Trois mois plus tard, tout s’est envolé, et aux côtés de son nom ne peut plus être apposé que celui d’« échec ».

L’échec politique des Républicains

Pendant trois mois, Les Républicains semblent n’avoir fait qu’une chose : sauter sur leur chaise comme un cabri en répétant « Nous sommes au gouvernement ! » Mais que leur manquait-il pour transformer l’essai ? Ils avaient l’Intérieur, l’Enseignement supérieur en période de rentrée, l’Agriculture en période de crise agricole, et bien sûr Matignon. Autrement dit, la droite « de gouvernement » était au gouvernement, avait toutes les cartes en main.

Il faut dire qu’à nouveau, le parti était divisé. Six mois après le départ d’Éric Ciotti, Les Républicains se trouvaient hachés en deux : d’un côté, ceux qui avaient un poste ; de l’autre, ceux qui restaient à l’Assemblée ou dans leur mairie. De ce que l’on peut entendre, les relations entre les deux camps étaient pour le moins tendues, le relai entre les deux chambres ne passant que difficilement.

Durant plusieurs années, ils s’étaient défendus de l’alliance avec la macronie, mais alors qu’ils la réalisaient, aucun parti-pris fort n’a été assumé.

L’échec budgétaire de Michel Barnier

Le budget ne passera pas. C’était le seul objectif pour la fin de l’année, et il n’a pas été atteint. Selon toute apparence, c’est le budget 2024, passé à grands coups de 49-3, qui sera adopté. À l’époque, les LR et la macronie étaient encore suffisamment forts pour bloquer la censure.

Ils auraient pu jouer le camp du libéralisme, de l’assainissement total des comptes publics : le camp des coupes budgétaires et de l’équilibre des comptes en