OQTF : l’imam de la mosquée de Montmagny a bien été expulsé vers le Pakistan

L’ancien imam de la mosquée de Montmagny, Siddique Mohammad, a été expulsé vers le Pakistan, selon les informations d’Europe 1. Sous le coup d’une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF) depuis plus d’un an, il avait disparu, échappant aux autorités avant d’être finalement localisé en Allemagne. Cette expulsion est une action forte dans la lutte contre les discours haineux, mais elle soulève des interrogations sur l’efficacité des dispositifs de contrôle migratoire en France.

Un signal fort contre les prêcheurs de haine

Entre 2021 et 2023, Siddique Mohammad aurait tenu des prêches d’une extrême gravité, selon les autorités. Il exhortait fréquemment ses fidèles à « combattre dans le chemin d’Allah » et à « se sacrifier pour le prophète », glorifiant ainsi la mort en martyr comme un acte honorable. Ces discours, empreints d’un radicalisme religieux sans concession, trouvaient un écho certain au sein de la communauté pakistanaise et afghane, majoritaire dans la mosquée de Montmagny, située dans le Val-d’Oise, comme le rapporte Europe 1. Jusqu’à 900 fidèles se réunissaient régulièrement pour l’écouter et recevoir ses enseignements. Ces faits graves mettent en évidence la nécessité d’une surveillance accrue des lieux de culte où de tels messages peuvent être diffusés.

Les autorités étaient également préoccupées par les liens étroits que Siddique Mohammad entretenait avec les imams de mosquées voisines, notamment celle de Garges-lès-Gonesse. Cette dernière est tristement célèbre pour avoir été le lieu de radicalisation de Mickaël Harpon, auteur de l’attentat à la Préfecture de police. Un réseau entier semblait ainsi graviter autour de ces prêches. Avec l’expulsion de Siddique Mohammad vers le Pakistan, la mosquée de Montmagny a tourné une page : un nouvel imam y a pris la relève, affirmant son engagement à respecter les valeurs républicaines dans l’ensemble de ses sermons.

Une traque longue et laborieuse

Siddique Mohammad avait disparu des radars français depuis l’émission de son OQTF, parvenant à échapper aux autorités pendant plus d’un an. Ce n’est qu’après avoir été retrouvé en Allemagne, lors d’un contrôle, que l’imam a pu être extradé vers la France et finalement expulsé vers le Pakistan. Cependant, cette longue traque interroge : Comment un individu considéré comme une menace pour l’ordre public a-t-il pu déjouer le contrôle des autorités aussi longtemps ?

Ce cas illustre un problème récurrent : selon les chiffres officiels, moins de 10 % des OQTF sont appliquées dans les délais prévus. Ce chiffre est alarmant et témoigne d’une faiblesse structurelle qui mérite une réponse urgente.

La lutte contre les discours haineux : une priorité nationale

Cette expulsion s’inscrit dans une série d’initiatives gouvernementales pour contrer les discours contraires aux valeurs de la République. En avril dernier, Mohamed Tataïat, imam de la mosquée d’Empalot à Toulouse, avait été renvoyé vers l’Algérie après une condamnation pour provocation à la haine. En février, c’était un imam tunisien dans le Gard, Mahjoub Mahjoubi, qui avait été expulsé pour des appels explicites à la violence.

Ces actions traduisent une volonté politique affichée, mais elles ne doivent pas masquer la réalité : des individus prêchant la division et la haine continuent de circuler sur le territoire. L’OQTF, outil clé dans la lutte contre ces dangers, souffre encore d’une application insuffisante.

Fermeté et vigilance : des mesures clés pour protéger la République

L’expulsion de cet imam doit s’accompagner de mesures structurelles pour éviter de nouveaux cas similaires. Une surveillance accrue des lieux de culte, des sanctions immédiates pour les responsables tenant des discours radicaux et une coopération renforcée avec les partenaires européens sont autant de pistes à explorer.

À lire aussi : Antisémitisme, misogynie, hijab et frérisme : enquête sur les Imams d’internet