Dans un communiqué publié avant son départ pour l’Angola, le président a expliqué cette décision en des termes profondément personnels : « J’espère que les Américains comprendront pourquoi un père et un président en arrivent à une telle décision. » Selon Joe Biden, son fils a été victime d’un traitement judiciaire « sélectif et injuste », orchestré en partie par des opposants républicains.
L’ombre d’un engagement rompu
Cette décision contraste fortement avec les engagements initiaux de Joe Biden. En juin dernier, lors d’un sommet du G7, il avait déclaré publiquement qu’il respecterait les décisions judiciaires concernant son fils et qu’il ne ferait pas usage de son pouvoir de grâce. Dimanche, ce virage a surpris jusqu’à ses propres soutiens. Le procureur spécial David Weiss, qui avait instruit les deux dossiers, jouissait pourtant d’une indépendance reconnue. Cependant, la Maison Blanche affirme que cette procédure a été politisée, Hunter Biden devenant un symbole d’attaque pour les conservateurs.
Depuis des années, les républicains ont fait de Hunter Biden une cible politique privilégiée, dénonçant ses affaires en Ukraine et en Chine, et alimentant des accusations de corruption contre la famille Biden. Joe Biden, dans son communiqué, a dénoncé une « chasse à l’homme » menée par ses adversaires : « En essayant de briser Hunter, ils ont cherché à me briser. »
Cette attaque personnelle s’inscrit dans un climat politique tendu, marqué par l’annonce récente de Donald Trump de placer un fidèle à la tête du FBI, Kash Patel. Ce dernier est connu pour son opposition à l’administration Biden et ses promesses de vengeance contre les démocrates.
L’instinct familial face au souci d’exemplarité
La grâce présidentielle accordée à Hunter Biden marque une rupture avec le récit que Joe Biden a tenté de défendre tout au long de son mandat. L’ancien vice-président d’Obama s’était positionné comme un garant des institutions, en opposition aux multiples scandales judiciaires de Donald Trump. Mais dans ses dernières semaines au pouvoir, le président sortant semble privilégier l’instinct paternel au détriment de l’exemplarité politique.
Joe Biden, âgé de 82 ans, s’apprête à quitter la scène politique dans une atmosphère crépusculaire. Ce dernier acte de grâce reflète autant un geste d’amour paternel qu’une concession au contexte politique explosif. À l’approche du retour de Donald Trump, cette décision pourrait peser lourdement sur le bilan du 46ᵉ président des États-Unis, tout en renforçant la polarisation déjà extrême du paysage politique américain.
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