Politique
« Un moment de vérité » : Michel Barnier engage le 49.3 sur le budget de la sécurité sociale
« Nous sommes à un moment de vérité. Chaque député doit assumer ses responsabilités : soit doter notre pays d’un budget responsable, soit plonger dans l’inconnu. » C’est par ces mots que Michel Barnier, Premier ministre, a conclu son intervention à l’Assemblée nationale ce vendredi 2 décembre, avant de recourir à l’article 49 alinéa 3 de la Constitution sur le vote du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025.
Lors de son discours à la tribune, avant d’enclencher l’article 49.3, le chef du gouvernement a insisté sur la méthode qu’il dit avoir adoptée depuis sa prise de fonction : « écoute, respect et dialogue ». Il a rappelé les nombreuses heures de discussions parlementaires ayant permis d’enrichir le texte initial, aboutissant à un accord en commission mixte paritaire – une première depuis 14 ans. Le Premier ministre a salué le travail des parlementaires des deux chambres, notamment celui des présidents et rapporteurs de la commission mixte paritaire. Pourtant, les oppositions sont loin de saluer la main tendue par son gouvernement.
Michel Barnier a également tenu à rassurer sur un point particulièrement sensible : « Le gouvernement s’engage à ce qu’il n’y ait aucun déremboursement de médicaments en 2025 », une annonce qui n’a cependant pas suffi à apaiser toutes les critiques.
Une opposition trop divisée
Malgré les efforts affichés de compromis, l’opposition reste fermement divisée. Le Rassemblement National, par la voix de Marine Le Pen, a rejeté les concessions du gouvernement, dénonçant l’absence de mesures concrètes pour les retraités. La France Insoumise et d’autres groupes de gauche ont, quant à eux, fustigé un texte jugé « insuffisant » pour répondre aux enjeux sociaux actuels.
Le RN a arrêté sa position face au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) et à la désindexation des retraites :
La ligne rouge est la désindexation des retraites.
Marine Le Pen a affirmé que le maintien de l’indexation des retraites sur l’inflation n’est pas…— Garen Shnorhokian (@GarenShn) December 2, 2024
Pour rappel, une motion de censure doit être déposée avant demain à 15h42. La gauche, par la voix du député André Chassaigne, a confirmé qu’elle en présenterait une, tandis que le Rassemblement National a annoncé son intention de la soutenir. De son côté, Marine Le Pen a également déposé sa propre motion.
Un 49.3 pour la stabilité ?
Le recours à l’article 49.3 est vu par Michel Barnier comme un mal nécessaire pour garantir la stabilité du pays dans un contexte européen et international complexe. « Les Français ne nous pardonneraient pas de sacrifier l’avenir de la nation à des intérêts particuliers », a-t-il martelé.
“Je pense, dans la responsabilité qui est la mienne, que les Français ne nous pardonneraient pas de préférer les intérêts particuliers à l’avenir de la nation”, estime @MichelBarnier sous les applaudissements du socle commun. “Les Français attendent de la stabilité”. #DirectAN pic.twitter.com/CW2ceFW896
— LCP (@LCP) December 2, 2024
Le vote de la motion de censure devrait se tenir mercredi 4 décembre, une date qui doit cependant être encore confirmée par la présidente de l’Assemblée. Si celle-ci est adoptée par au moins 289 voix, le gouvernement serait renversé.
“Le débat sur ce texte est immédiatement suspendu”, indique @YaelBRAUNPIVET. “Ce texte sera considéré comme adopté, sauf si une motion de censure déposée avant demain 15h42 est votée dans les conditions prévues à l’article 49 de la Constitution”. #DirectAN #PLFSS pic.twitter.com/rzPHgOGEI1
— LCP (@LCP) December 2, 2024
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