Société
Aisne : l’Éducation nationale demande l’interdiction des calendriers de l’Avent dans les écoles
Dans l’Aisne, l’Éducation nationale a demandé l’interdiction des calendriers de l’Avent dans les écoles, estimant qu’ils contrevenaient aux principes de laïcité, une décision qui a rapidement déclenché une vive polémique.
Le rappel à l’ordre des écoles publiques de l’Aisne concernant l’utilisation du calendrier de l’Avent a provoqué une vive controverse. Tout a commencé par un courrier envoyé mi-novembre par un inspecteur de l’Éducation nationale, stipulant que la présence de ces calendriers en classe allait à l’encontre de la laïcité : « J’ai été alerté sur la présence possible de calendrier de l’Avent dans les classes », peut-on lire dans le courrier de l’Inspection de l’Éducation nationale d’après les informations du JDD. « Je rappelle que l’Avent est une démarche religieuse : dans le cadre de la neutralité qu’impose la laïcité, valeur cardinale de la République, je vous invite à rappeler aux professeurs de l’école que vous dirigez qu’aucun élève ne doit être confronté à un calendrier de l’Avent dans le cadre scolaire. »
Le calendrier de l’Avent : un outil pédagogique ou une démarche religieuse ?
Selon le courrier, l’Avent étant une démarche religieuse, il ne devait pas être intégré au cadre scolaire. Certains responsables d’écoles ont immédiatement exprimé leur incompréhension, notamment auprès du sénateur de l’Aisne, Pierre-Jean Verzelen, qui a vivement réagi. Pour ce dernier, le calendrier de l’Avent est « entré dans nos habitudes et dans la société » et revêt désormais une dimension « commerciale et pédagogique ». Il estime qu’il permet d’aborder des notions variées, allant de la grammaire aux mathématiques, tout en ouvrant la porte à une exploration culturelle des traditions religieuses.
De son côté, Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, a dénoncé sur le réseau social X une « intervention incompréhensible » de l’Éducation nationale. Il s’est interrogé sur les priorités du ministère : « L’Éducation nationale n’a-t-elle pas d’autres priorités que de s’attaquer aux calendriers de l’Avent des écoles et à nos traditions ? »
Face à la polémique, la ministre de l’Éducation nationale, Anne Genetet, a réagi en qualifiant cette décision d’initiative individuelle et isolée d’un inspecteur. Dans un courrier adressé aux référents laïcité, elle a rappelé que les calendriers de l’Avent, bien que d’origine liturgique, sont aujourd’hui des objets culturels et pédagogiques. Elle a également précisé que leur utilisation à l’école publique ne posait pas de problème tant qu’ils ne comportaient pas de contenus explicitement religieux.
Une décision symbolique de l’effacement de notre identité culturelle
Pour Elisabeth Lévy, journaliste et essayiste, cette affaire dépasse largement la question de la religion. « Il ne s’agit pas de religion, mais du substrat culturel de la France », affirme-t-elle. Ce débat soulève en effet des questions fondamentales sur l’identité française et la place des traditions dans une République laïque.
Cet épisode met en lumière les tensions croissantes entre la neutralité religieuse prônée par l’État et le respect des traditions culturelles du pays. Il reflète un problème plus large : dans sa quête de neutralité, la France semble s’éloigner progressivement de ses racines et de son identité.
Suite à ces péripéties, le 2 décembre, il a été confirmé que l’utilisation du calendrier de l’Avent serait finalement autorisée dans les écoles de l’Aisne. Une décision saluée par Xavier Bertrand sur le réseau social X.
Après confirmation par la Ministre @AGenetet et le recteur de l’@AcAmiens, le calendrier de l’Avent pourra bien être présent dans les écoles de l’Aisne. Il en sera de même pour la galette des rois en janvier prochain. Restons mobilisés pour préserver nos traditions ! https://t.co/PcHjLepV3a
— Xavier Bertrand (@xavierbertrand) December 2, 2024
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