Politique
Motion de censure du RN : le gouvernement « reste ouvert au dialogue mais il faut être deux », selon Maud Bregeon
Ce lundi 2 décembre, les députés débattent du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS)/ Alors que le Rassemblement national (RN) menace de déposer une motion de censure, le gouvernement se montre (toujours) prêt au dialogue.
Ce lundi 2 décembre, les députés se réunissent à l’Assemblée nationale pour examiner le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Véritable enjeu économique et politique, ce texte, qui détermine le financement des dépenses sociales pour l’année à venir, est au cœur du démêlé. Si le gouvernement de Michel Barnier parvient à faire passer ce projet, ce sera après une série de discussions houleuses, alors que le Rassemblement national menace d’introduire une motion de censure.
Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement, a clairement exprimé la position de l’exécutif : « Nous restons ouverts au dialogue », a-t-elle affirmé sur les ondes de Europe 1/CNews. Cependant, selon elle, « pour trouver un compromis, il faut être deux », et a rappelé que les discussions avec le RN ont été peu fructueuses jusqu’à présent. La porte-parole a également laissé entendre que certaines propositions, comme celle du déremboursement de certains médicaments, pourraient être réévaluées. Mais, en l’absence d’un consensus, le gouvernement pourrait, si nécessaire, recourir à l’article 49.3 de la Constitution pour adopter le texte sans vote.
Le Rassemblement national prêt à jouer la carte de la censure
Le Rassemblement national, pour sa part, se dit prêt à déposer une motion de censure contre l’exécutif. Jordan Bardella, président du parti, a déclaré sur RTL qu’il n’y avait « pas de miracle de dernière minute » et que le RN voterait la censure, dénonçant un gouvernement « sans majorité » et un Premier ministre « isolé ». La volonté du RN est claire : accuser le gouvernement de ne pas avoir respecté les engagements pris en matière de négociations budgétaires et d’avoir mis fin au dialogue avec l’opposition.
Le climat est tendu au sein de la majorité, où les macronistes n’hésitent pas à répondre aux critiques du RN. Roland Lescure, vice-président de l’Assemblée nationale et ancien ministre de l’Industrie, a évoqué une Marine Le Pen qu’il qualifie de « Machiavel aux petits pieds », jouant « avec la signature de la France » sur les marchés financiers. D’autres membres de la majorité, comme la députée Aurore Bergé, dénoncent la motion de censure comme « irresponsable », risquant d’aggraver la situation financière du pays.
L’inquiétant présage de la Cour des comptes
L’éventualité d’une motion de censure entraîne des inquiétudes sur la stabilité financière de la France. Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes, a souligné l’importance de maintenir la confiance des marchés financiers. Selon lui, l’incertitude qui pourrait découler d’une telle censure serait « préoccupante », ajoutant que la situation financière de la France est « dangereuse » et qu’il est crucial de « reprendre le contrôle » sur les finances publiques.
Ce lundi, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pourrait marquer un tournant. Entre la menace de la motion de censure et les pressions internes au sein de la majorité, ce texte sera un véritable test pour la solidité du gouvernement de Michel Barnier. Les prochains jours s’annoncent décisifs.
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