Près de 40 % de la population russe estime que l’utilisation de la bombe atomique est « justifiée »

À mesure que Moscou intensifie sa rhétorique nucléaire, un nombre croissant de Russes semble approuver l’idée d’utiliser une bombe atomique contre l’Ukraine. Un sondage récent mené par l’institut Levada, une organisation non gouvernementale classée « agent de l’étranger » par les autorités russes, met en évidence cette tendance inquiétante.

Un sondage révélateur de l’évolution de l’opinion publique russe

Publiée le 29 novembre lors d’une conférence en ligne, l’étude révèle que le pourcentage de Russes opposés à l’utilisation de bombe atomique contre l’Ukraine a diminué, passant de 52 % en juin 2024 à 45 % en novembre. En revanche, 39 % des sondés estiment désormais que l’utilisation de l’arme nucléaire pourrait être justifiée. Parmi eux, 11 % jugent cela « tout à fait justifié », tandis que 28 % le considèrent comme « plutôt justifié ». À titre de comparaison, en juin 2024, seuls 34 % des participants estimaient que l’usage des armes nucléaires contre l’Ukraine était légitime, un chiffre encore plus bas (29 %) en avril 2023.

Alexeï Levinson, directeur de la recherche socioculturelle à Levada, a expliqué que « depuis les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki, l’idée selon laquelle une telle chose ne devrait plus jamais se reproduire s’était répandue dans la société russe comme une norme indiscutée et incontestée ». Cependant, cette perception a évolué au fil du temps, notamment sous l’influence d’experts militaires qui ont contesté l’idée selon laquelle une guerre nucléaire serait nécessairement sans vainqueur, soulignant qu’il est possible de se défendre face à une telle menace.

Une popularité toujours croissante pour le président russe

Malgré la montée des tensions, le soutien à Vladimir Poutine reste largement majoritaire au sein de la population russe. Selon le sondage, son taux de popularité atteint 87 % à la fin de l’année, un chiffre bien supérieur à celui observé avant le déclenchement de la guerre en Ukraine, il y a trois ans.

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