Société
[Portrait] Pierre-Marie Sève : son combat pour une justice populaire
Le Café Marceau, niché au cœur du XVIe arrondissement, nous accueille en ce matin frissonnant. Tandis que je me réchauffe avec une tasse de café brûlant, Pierre-Marie Sève, lui, a opté pour une orange pressée, un choix rafraîchissant. À la lumière douce qui filtre par les grandes fenêtres, il s’installe avec aisance. L’échange commence sous le signe de la sincérité, teinté de cette élégance discrète qui semble le caractériser.
Pierre-Marie Sève, directeur de l’Institut pour la Justice (IPJ) incarne une rare alchimie entre engagement intense et simplicité désarmante. À mesure que l’entretien progresse, il se dévoile. Ses phrases sont claires et sans fioritures, chaque mot pesé pour aller droit au but. Car, derrière cette apparence distinguée, le juriste est un homme chaleureux et abordable, porté par une mission claire : défendre une justice qui mette enfin les victimes au centre des préoccupations.
On en vient vite au cœur de son engagement à l’Institut pour la Justice : « Notre mission, c’est d’apporter un son de cloche différent sur la justice. » Dans son ton sourdent à la fois une volonté indiscutable et une indignation douce. Pour lui, la justice française est le terrain de jeu d’une élite déconnectée de la réalité du peuple. Il évoque les « idéologues », membres des mêmes cercles fermés, syndicats et associations.
Face à cette homogénéité de pensée, l’IPJ veut incarner un autre regard, où se concentreraient les inquiétudes et les espérances des gens ordinaires. Le fond de sa pensée se dévoile encore lorsque Sève aborde son inspiration, un ministre de la Justice trop oublié de la mémoire collective : Alain Peyrefitte. Dans les années 70, cet homme politique pose une question qui continue de résonner pour lui comme une devise : « La société a-t-elle le droit de punir ? La pensée dominante le nie, le peuple l’exige. » À travers cette phrase, on devine un idéal qui anime Sève et l’IPJ tout entier. Lorsqu’il en parle, un sourire discret éclaire son visage.
Il parle de son enfance au Québec avec une pointe de nostalgie, se rappelant un monde d’homogénéité culturelle, un modèle de confiance et de sécurité qui ne survit aujourd’hui que dans ses souvenirs. Ce contraste avec la France semble l’avoir influencé dans sa quête pour une société plus soudée, où les citoyens peuvent à nouveau se sentir protég
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