Un réseau international de pédocriminalité démantelé : plus de 10.000 suspects identifiés

Les enquêteurs français ont infiltré un vaste réseau de pédocriminalité actif dans une cinquantaine de pays. Plus de 23.000 images et vidéos pédopornographiques ont été analysées, conduisant à l’identification de milliers de suspects et à plusieurs interpellations.

Un travail de longue haleine contre la pédocriminalité pour l’Office des mineurs

Le démantèlement de ce réseau a été rendu possible grâce à l’Office des mineurs (OFMIN), dont les investigations ont commencé après un coup de filet en été 2024. Deux hommes, arrêtés dans une affaire de traite d’êtres humains aggravée, ont permis aux enquêteurs d’accéder à des groupes de discussion sur Telegram, où des contenus pédopornographiques étaient diffusés.

Pendant six mois, les enquêteurs ont analysé près de 73.000 messages et plus de 23.000 photos et vidéos. Ces efforts ont conduit à l’identification de plus de 10.000 membres actifs au sein de ces groupes, répartis dans une cinquantaine de pays. Parmi les victimes recensées, les âges varient d’un mois et demi à huit ans.

Arrestations en France et à l’international

Jusqu’à présent, une trentaine de personnes ont été arrêtées dans le cadre de cette enquête, dont quatre en France. Ces interpellations ont eu lieu dans le Finistère, à Bordeaux, près de Lille, et dans la région de Bourg-en-Bresse. Les suspects, âgés de 37 à 73 ans, incluent notamment deux pères de famille, un animateur périscolaire, et un retraité.

Ces individus ont été mis en examen pour des chefs d’accusation tels que viol et agression sexuelle sur mineurs de 15 ans, ainsi que pour détention et diffusion de contenus pédopornographiques. Les enquêteurs prévoient encore des dizaines d’interpellations supplémentaires dans les semaines à venir.

La collaboration de Telegram, un tournant majeur dans la lutte contre la pédocriminalité

Les associations de protection de l’enfance ont salué la collaboration de la messagerie Telegram avec la police française. Pendant longtemps, Telegram avait refusé d’aider les autorités, mais l’arrestation de son fondateur, Pavel Durov, à Paris en août 2024, semble avoir marqué un tournant. Placé sous contrôle judiciaire, il est désormais contraint de répondre aux sollicitations des enquêteurs.

« Quand il y a une vraie pression policière, les choses commencent à évoluer », a déclaré Samuel Comblez, directeur général adjoint de l’association E-Enfance auprès de TF1. Il a ajouté que cette collaboration, bien qu’attendue depuis longtemps, constitue un pas important dans la lutte contre la pédocriminalité.

Une coordination internationale en cours

Les identités des pédocriminels identifiés ont été transmises à plus de 30 pays. Les données fournies par l’OFMIN ont déjà conduit à plusieurs arrestations à l’étranger, et de nouvelles opérations sont prévues dans les semaines à venir.

Ce démantèlement massif met en lumière l’ampleur et la gravité de la pédocriminalité en ligne. En France, les autorités poursuivent leurs efforts pour traquer les criminels et protéger les mineurs contre ces crimes odieux.

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