Grenoble : une voiture incendiée lancée contre une bibliothèque neuve

Une attaque à la voiture-bélier a provoqué un incendie majeur dans la nuit de mardi à mercredi à la bibliothèque Chantal-Mauduit, à Grenoble. Selon le parquet, un véhicule incendié a été projeté contre l'établissement municipal, propageant les flammes à l'ensemble du bâtiment.

Une nuit sous haute tension

Selon France Bleu, il était aux alentours de minuit, quand les pompiers de l'Isère ont été alertés pour intervenir sur l'incendie. Une trentaine de soldats du feu a œuvré toute la nuit pour maîtriser le sinistre. D'après le parquet, l'attaque s'est produite entre minuit et 00h15. « Le ou les auteurs ont incendié un véhicule et l'ont projeté dans la bibliothèque, y propageant ainsi le feu », a précisé François Touret-de-Coucy, Procureur adjoint de la République.

Un contexte de tensions dans le quartier

L'incident survient après une soirée marquée par des affrontements entre forces de l'ordre et individus dans le quartier Mistral. Vers 22 heures, des CRS en patrouille ont été pris pour cible par des jets de projectiles. En réaction, des renforts ont été envoyés, menant à deux interpellations, l'une pour détention de drogue et l'autre pour port d'arme blanche.

Un établissement ravagé

Les flammes ont entièrement détruit le rez-de-chaussée ainsi que la toiture de la bibliothèque. Bien que le feu ait été maîtrisé au petit matin, les pompiers du SDIS 38 restaient mobilisés sur place en raison de points chauds persistants. Aucune victime n'est à déplorer.

Inaugurée il y a seulement deux mois, le 14 décembre dernier, la bibliothèque Chantal-Mauduit avait remplacé "Le Plateau", un lieu emblématique du quartier, fermé par la municipalité. Ce sinistre met au chômage technique une vingtaine de salariés, dont certains se sont rendus sur place ce matin pour constater l'étendue des dégâts.

Une enquête ouverte

La police judiciaire de Grenoble a été saisie de l'enquête, ouverte pour « destruction d'un bien par un moyen dangereux pour les personnes ». Le parquet souligne que l'établissement remplissait une mission de service public, ce qui pourrait aggraver les sanctions encourues par les auteurs. Pour l'heure, aucune interpellation n'a été annoncée.