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L'ONU condamne la mise en scène « abjecte et cruelle » du retour des dépouilles d’otages du Hamas
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Ce qui aurait dû être un acte solennel de restitution s’est transformé en une mise en scène choquante orchestrée par le Hamas. Aux premières heures du matin, à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, des combattants cagoulés et armés ont soigneusement disposé quatre cercueils noirs sur une estrade, devant une foule de badauds rassemblés derrière une clôture. Sur chacun d’eux, la photo d’un otage israélien.
Comme pour ajouter une touche dramatique à cette exhibition, une banderole dominait la scène : un portrait de Benyamin Netanyahou grimé en vampire. Une fois cette démonstration achevée, les cercueils ont été embarqués dans des 4x4 blancs du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour être remis à l’armée israélienne, comme le rapporte Reuters.
Une violation du droit international dénoncée par l’ONU
Cette mise en scène a été immédiatement dénoncée par la communauté internationale. Volker Türk, Haut-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, a été sans équivoque :
« La parade des corps que nous avons vue ce matin est abjecte et cruelle, et va à l’encontre du droit international. Nous demandons que tous les retours soient effectués en toute confidentialité, avec respect et soin. »
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Une demande qui, visiblement, est restée lettre morte. Les conventions internationales imposent un traitement digne aux dépouilles des victimes de conflits armés. Or, en instrumentalisant ainsi le retour des corps, le Hamas a été accusé de violer ces principes fondamentaux.
En France, Roger Karoutchi, sénateur et président du groupe d’amitié France-Israël — également parrain de Kfir Bibas, enlevé par le Hamas à l’âge de 9 mois, devenant ainsi le plus jeune des otages. —, a exprimé une indignation que beaucoup partagent :
« Je ne sais même plus quoi dire [...] on se demande quels barbares peuvent prendre en otage un bébé de 9 mois, le tuer, puis – au moment de la restitution des corps – faire un cinéma hollywoodien pour des gamins qui ont été tués »
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Honorer les morts ou marquer les esprits ?
La famille Bibas et Oded Lifshitz, dont les corps ont été restitués ce jour-là, incarne l’horreur du 7 octobre 2023. Ce jour-là, plus de 1 200 Israéliens ont été tués lors d’une attaque sans précédent menée par le Hamas, et plus de 250 personnes ont été enlevées. Un accord de cessez-le-feu signé en janvier 2025 a permis la libération progressive d’otages et la restitution des corps. Mais à en juger par le traitement réservé aux dépouilles, ce processus relève davantage d’une guerre de symboles que d’un véritable apaisement. Car cette restitution ne semble pas avoir été pensée pour honorer les morts, mais pour marquer les esprits.
« Je comprends qu’il faille la paix, je comprends qu’il faille développer la trêve, mais je pense que dans chaque esprit israélien et dans chaque esprit humain dans le monde, on se dit : débarrassons-nous du Hamas. » - Roger Karoutchi
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2 commentaires
Serge38
Toujours la même lâcheté des politicards français face à l’ignominie des arabo-islamiques
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