Société
80 et 30 coups de couteau : Jordan Garnier jugé irresponsable pour le double meurtre de Roujan
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Le 14 janvier 2022, un double meurtre a secoué la petite commune de Roujan, dans l’Hérault. Jordan Garnier, un homme de 25 ans, a poignardé à mort Amélie, sa compagne âgée de 21 ans, et Caroline, une ambulancière de 25 ans, dans un acte de violence extrême. Elles ont reçu respectivement 80 et 30 coups de couteau. Après un examen psychiatrique approfondi, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Montpellier a jugé l’auteur de ces meurtres irresponsable pénalement en raison d’un trouble psychique ayant aboli son discernement.
Le meurtrier a été hospitalisé d’office en psychiatrie après les faits et ne sera donc pas jugé aux assises. Trois psychiatres ont examiné Jordan Garnier durant l’instruction. Un premier expert a estimé que son discernement était altéré lors des meurtres, tandis que deux autres ont conclu à une abolition totale de son discernement, liée à une bouffée délirante aiguë, aggravée par la consommation de cannabis. Selon l’arrêt rendu, il n’était pas en capacité de juger de la portée de ses actes au moment du crime.
Ce jour-là, Jordan Garnier avait quitté son travail pour se rendre au restaurant familial. Là, avec ses vêtements ensanglantés, il confie à sa famille : « J’ai fait une connerie ». En se rendant à l’appartement de son fils, le père découvre les corps sans vie d’Amélie et Caroline, toutes deux cruellement poignardées, la première ayant reçu 80 coups de couteau et la seconde 30. Le meurtrier a rapidement été interpellé, et lors de son premier interrogatoire, il a admis les faits, expliquant avoir agi dans un état de grande souffrance psychologique.
La prise de cannabis, au cœur des débats judiciaires
Jordan Garnier a expliqué avoir consommé du cannabis avec sa compagne l’après-midi avant les meurtres, ce qui aurait déclenché un état de « délire » et de « panique ». Comme le précise Le Figaro, il se sentait persécuté et croyait que ses victimes voulaient le tuer.
L’affaire pose aussi la question de la loi du 24 janvier 2022, qui exclut l’irresponsabilité pénale lorsque l’abolition du discernement résulte de la consommation volontaire de substances psychoactives. Mais, dans ce cas précis, la justice a estimé que l’irresponsabilité était due à un trouble psychique préalable, indépendamment de la consommation de drogue.
L’avocat de Garnier, Me Pierre Debuisson, a défendu cette décision en soulignant que son client souffrait de schizophrénie, exacerbée par le cannabis, et que l’acte commis était le résultat d’un délire absolu, au-delà de son contrôle. En revanche, Me Iris Christol, avocate de la famille d’Amélie, critique la nouvelle législation, estimant qu’elle ne change rien à la difficulté d’imputer correctement la responsabilité d’un crime dans des cas où se mêlent troubles psychiatriques et consommation de drogues.
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