Société
Surpopulation carcérale : un nouveau record avec plus de 81 000 détenus en France
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La population carcérale française a atteint un nouveau seuil historique avec 81 599 détenus recensés au 1ᵉʳ février 2025, selon les chiffres publiés par le ministère de la Justice.
Un niveau de détention inédit
Un chiffre qui dépasse largement la capacité opérationnelle des établissements pénitentiaires, qui ne comptent que 62 363 places disponibles.
La densité carcérale globale s’élève désormais à 130,8 %, avec une situation encore plus critique dans certaines maisons d’arrêt, où elle atteint 158,9 %. Ces établissements accueillent notamment les détenus en attente de jugement et ceux condamnés à de courtes peines. Dans 18 prisons ou quartiers pénitentiaires, la densité carcérale dépasse même 200 %, forçant 4 490 détenus à dormir sur des matelas à même le sol.
Une tendance à la hausse constante
Depuis le dépassement du seuil des 80 000 détenus en novembre 2024, le nombre d’incarcérations ne cesse d’augmenter. Après un léger fléchissement en janvier (80 669 détenus), la tendance repart à la hausse, confirmant l’engorgement chronique des établissements pénitentiaires français.
Parmi les personnes incarcérées, 21 631 sont des prévenus, c’est-à-dire qu’elles attendent encore leur jugement définitif. Au total, 98 780 personnes sont placées sous écrou, un chiffre qui inclut 17 181 individus sous bracelet électronique ou en placement à l’extérieur d’après les chiffres du ministère de la Justice.
Une situation alarmante en Europe
La France figure parmi les pays européens les plus touchés par la surpopulation carcérale, se plaçant en troisième position derrière Chypre et la Roumanie, selon une étude du Conseil de l’Europe. Face à cette crise, le gouvernement tente d’apporter des solutions, notamment en interdisant les peines de prison de moins d’un mois et en développant les travaux d’intérêt général et l’aménagement des peines.
Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a récemment annoncé la création de nouvelles places en semi-liberté, avec un doublement prévu d’ici 2027, portant leur total à 3 000 places. Il a également dévoilé un projet de prisons de haute sécurité, destinées aux détenus les plus dangereux, en particulier les narcotrafiquants.
La prison de haute sécurité : un modèle en préparation
Ce projet s’inscrit dans la continuité de la gestion des détenus à très haut risque, comme Mohamed Amra, récemment incarcéré à Condé-sur-Sarthe, un établissement pénitentiaire ultra-sécurisé. Ce centre, conçu pour limiter les mouvements des prisonniers, impose un isolement strict, avec une heure de promenade quotidienne sans contact avec d’autres détenus et des communications surveillées. Selon Gérald Darmanin, ces nouvelles prisons permettront de mieux contrôler les criminels les plus dangereux et d’alléger la pression sur les autres établissements.
Malgré ces annonces, les associations et syndicats pénitentiaires alertent sur une situation explosiveet réclament des mesures d’urgence face à l’engorgement des prisons.
La question de délinquants et criminels binationaux reste majeure à solutionner, alors que la France peine à contenir l’augmentation continue de sa population carcérale.
1 commentaire
vert10
La solution est simple , il y a des accords de l'EU , les peines de prisons peuvent se faire dans le pays origine du délinquant. Deja renvoyer les roumains , polonais...faire leur peine . Concernant les étrangers délinquants hors UE. Remettre la double peine automatique. Et négocier des placements dans leurs prisons d'origine. Surtout pour les pays comme Kosovo serbie Géorgie. La dechéance de la nationalité française pour les binationaux délinquants devrait être la norme.
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