Société
Fermeture de C8 : l’Arcom porte plainte contre Frontières, avant de se rétracter
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L’Arcom pensait en avoir fini avec la polémique C8. Elle s’est offert un rebondissement spectaculaire. Après avoir refusé, le 22 janvier, de renouveler la fréquence TNT de la chaîne, déclenchant un séisme médiatique, elle s’en est prise à Frontières, coupable d’avoir cherché des réponses en face-à-face. Le 29 janvier, nos journalistes sont allés à la source : les bureaux de l’Arcom. La séquence a été dévoilée ce dimanche 23 février. Réaction immédiate du régulateur : dépôt de plainte. Puis, quelques jours plus tard, un virage à 180 degrés. L’autorité retire soudainement sa plainte, sans la moindre explication convaincante.
Un bâtiment fantôme, une confrontation expéditive
Le 29 janvier dernier, nos journalistes, dont Baudouin Wisselmann, se rendent dans les locaux désespérément vides de l’Arcom. Une visite impromptue, en caméra cachée, pour obtenir des éclaircissements sur la disparition de C8. Après tout, il s’agit d’une chaîne qui rassemblait chaque soir des millions de téléspectateurs. Une telle décision mérite des explications, autres que les communiqués préfabriqués servis à la presse.
Face à eux, Martin Ajdari, président du régulateur, récemment désigné à ce poste. L’échange est direct, peu surpris de cette confrontation, il ricane et balaie les interrogations d’un ton détaché. À la question de savoir pourquoi une chaîne aussi populaire n’a pas vu sa fréquence renouvelée, la réponse tombe :
« L’audience ne crée pas un droit à être reconduit. »
”
Il affirme également qu’il s’agit d’une « décision qui a été prise, qui a été instruite, qui a été abondamment expliquée », écartant ainsi toute possibilité de remise en question. Pressé de s’expliquer davantage, il insiste sur le caractère définitif de cette décision, affirmant qu’il n’y a « aucune raison » d’y revenir.
Compris, chers téléspectateurs ? Peu importe si vous êtes nombreux à apprécier un média. Son existence dépend de critères que seuls quelques technocrates connaissent – et qui, visiblement, fluctuent en fonction des sensibilités du moment. La décision a été actée en amont, et il n’y aura pas de retour en arrière.
Dans la foulée de cette visite, l’Arcom dépose plainte. Un acte fort, censé rappeler que l’on ne s’introduit pas impunément dans les lieux de pouvoir pour poser des questions dérangeantes. Sauf que, quelques jours plus tard, cette même plainte disparaît. L’infraction qui semblait si grave la veille ne mérite plus, semble-t-il, d’être poursuivie.
Ce revirement tardif interroge. Officiellement, le gendarme de l’audiovisuel ne souhaite pas nuire au travail des journalistes. Une justification qui sonne creux, tant la plainte a été déposée avec empressement. Plus qu’un souci d’éthique, il semble surtout que le régulateur ait réalisé trop tard l’ampleur de sa maladresse.
Poursuivre des journalistes pour avoir posé des questions aurait achevé de ternir son image, déjà écornée par la fermeture controversée de C8. Dans un contexte où la défiance envers les institutions ne cesse de grandir, apparaître comme un organe cherchant à museler ses contradicteurs n’est peut-être pas la posture la plus avisée.
Un aveu qui fait vaciller la version officielle
Pour ne rien arranger, le 21 février, une révélation vient jeter de l’huile sur le feu. Jules Torres, journaliste au Journal du Dimanche, affirme avoir surpris une conversation lors d’un déjeuner entre plusieurs membres de l’Arcom. L’aveu est sans détours :
« On nous a demandé de virer Hanouna, on l’a fait, on a fait notre boulot. »
”
Ainsi, la fermeture de C8 ne relèverait pas d’une stricte application des règles, mais d’une décision politique maquillée en procédure administrative.
À lire aussi : Fermeture de C8 : des révélations choquantes sur les pratiques de l’Arcom
7 commentaires
vert10
La fermeture de NRJ12 , serait selon certains un paravent pour justifier la fermeture de c8. Car nrj12 , n'a jamais eu d'amendes a payer . Au contraire de C8. Certains politiciens remettent en cause la création de l'arcom
Signaler un abusandesarael@yahoo.fr
Cyril est responsable des dérives de la chaîne....danse ce cas on doit punir le coupable et non la chaîne dans sa totalité...pu tout simplement il aurait dû démissionner afin de protéger la chaîne ??? Merci beaucoup frontières médias d'être toujours à la pointe de l'info ❤️
Signaler un abusHugo
C’est hallucinant de voir comment des politiques ont délégué à « d’obscures agences », dans nombre de domaines et avec autant d’importance à nuire. On peut légitimement s’interroger sur la volonté de certains politiques à travailler pour leurs citoyens. Mais il y a Heureusement d’autres solutions.
Signaler un abusSapereAude
Pendant la campgane de Trump, il fustigeait le fait qu’il y a plus de 450 agences aux USA, soit plus de 2 nouvelles par an depuis l’indépendance… Avec je crois plus de 1200 agences en France, ça fait environ 1 nouvelle agence crée tous les 2 mois depuis la révolution française… tout est dit.
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