Société
Crise diplomatique avec l’Algérie : Macron désavoue son gouvernement sur les accords de 1968

Alors que la France semblait prête à revoir les accords migratoires de 1968 avec l’Algérie, Emmanuel Macron a pris tout le monde à contre-pied ce vendredi depuis le Portugal.
Un revirement présidentiel sur fond de tensions croissantes
Contrairement aux annonces faites par François Bayrou et Bruno Retailleau ces derniers jours, le président a rejeté l’idée d’une remise en cause unilatérale de ces accords, privilégiant un « réengagement du travail » avec Alger sur les questions migratoires.
Ce désaveu de son propre gouvernement intervient en pleine crise diplomatique avec l’Algérie, exacerbée par le refus répété d’Alger de reprendre ses ressortissants en situation irrégulière – notamment l’auteur de l’attentat de Mulhouse – et par l’incarcération de l’écrivain Boualem Sansal.
Les tensions migratoires au cœur des relations franco-algériennes
Mercredi dernier, le Premier ministre François Bayrou avait annoncé un tournant dans la politique migratoire française :
• Une révision des accords de 1968 était envisagée, ces derniers accordant aux Algériens des facilités en matière de séjour et d’emploi en France.
• Une liste d’urgence de ressortissants à expulser devait être soumise à Alger, en raison du blocage constaté sur les renvois d’irréguliers.
Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, s’était également montré offensif en dénonçant un « chantage permanent » d’Alger sur la question migratoire et en appelant à mettre fin à des accords devenus obsolètes.
Mais à peine 48 heures plus tard, Emmanuel Macron a désavoué ces annonces, excluant toute révision immédiate des accords et prônant un dialogue apaisé avec l’Algérie.
L’Algérie refuse tout « ultimatum » et menace de représailles
En réaction aux déclarations françaises, Alger a vivement dénoncé une « escalade irresponsable », rejetant toute remise en cause de ces accords.
Le ministre algérien des Affaires étrangères Ahmed Attaf a martelé que son pays « n’accepterait aucune menace ni aucun ultimatum ». L’Algérie a prévenu qu’elle « appliquerait une réciprocité stricte et immédiate » en cas de restrictions sur la circulation de ses ressortissants.
Cette crispation intervient alors que les tensions étaient déjà vives sur d’autres dossiers :
• Le refus d’Alger d’accepter le retour du terroriste de Mulhouse, malgré 14 demandes de la France.
• L’incarcération de Boualem Sansal, écrivain franco-algérien poursuivi pour atteinte à l’intégrité du territoire après une interview donnée à un média français.
Un coup porté à la crédibilité du gouvernement français
En renonçant à toute rupture avec l’Algérie sur l’immigration, Emmanuel Macron apparaît une nouvelle fois comme l’arbitre d’un immobilisme diplomatique.
Ce revirement affaiblit François Bayrou, qui avait mis son autorité en jeu en fixant un délai de six semaines pour renégocier ces accords.
Il met également Bruno Retailleau dans une position délicate, alors que le ministre de l’Intérieur prônait une ligne ferme sur le sujet
L’opinion publique, quant à elle, pourrait voir dans cette reculade une nouvelle capitulation de l’exécutif face aux blocages diplomatiques et à la pression de l’Algérie.
1 commentaire
vert10
Le en même temps, lire l'ancien ambassadeur de France a Alger . Il faut être intransigeant et ferme avec ce gouvernement algérien.
Signaler un abusChargement

Lettre d'information
Restez informé en recevant directement les dernières news dans votre boîte mail !