Société
« La gauche va tellement loin qu’il faut tordre le bâton dans l’autre sens » : Zemmour défend sa stratégie sur Figaro TV
Sur le plateau de Figaro TV, Éric Zemmour a répondu aux critiques sur sa « radicalité » face à l’essayiste Laetitia Strauch-Bonart. Ce débat, organisé dans l’émission Esprits Libres du jeudi 27 février, portait sur la problématique : comment peut-on être de droite ?
D’entrée de jeu, Laetitia Strauch-Bonart s’est interrogée sur la stratégie politique de l’ancien candidat à la présidentielle. « L’époque est à la radicalité, certes. Mais vos idées n’ont pas trouvé l’écho souhaité lors des élections. Ne pensez-vous pas qu’il faudrait en atténuer certains aspects ? » demande-t-elle. Éric Zemmour, lui, réfute l’idée que son positionnement ait été un frein. « J’ai imposé mes thèmes, comme celui du grand remplacement, alors que certains partis sont là depuis cinquante ans. J’étais un débutant », répond-il, affirmant que la défaite électorale ne remet pas en cause le fond de son discours.
Zemmour défend une nécessité de rupture
Le débat s’est ensuite déplacé sur le terrain du vocabulaire et de la perception de son discours. Pour Laetitia Strauch-Bonart, l’emploi du terme grand remplacement est « désespérant », suggérant une vision fataliste du pays. Une critique balayée par Zemmour, qui défend une nécessité de rupture : « La gauche va tellement loin qu’il faut tordre le bâton dans l’autre sens. L’école républicaine s’effondre, l’immigration explose… Il faut se battre vigoureusement ».
Revenant sur son engagement, il évoque un basculement idéologique personnel en 1989, lors de l’affaire des collégiennes voilées de Creil. « La lâcheté de Lionel Jospin m’a fait quitter la gauche. Là a commencé mon chemin de croix, je me suis retrouvé ostracisé », confie-t-il. À ses yeux, le wokisme et l’individualisme sont les symptômes d’une France en déclin, qu’il dit vouloir restaurer à tout prix.
Face à une essayiste plaidant pour une droite plus en phase avec la France actuelle, Zemmour se pose en combattant de terrain. « Vous faites la guerre en chambre, moi je la fais sur le champ de bataille », assène-t-il, rappelant qu’il vit sous protection policière en raison des menaces qu’il reçoit. Un duel d’idées qui illustre une fracture profonde au sein de la droite française.
1 commentaire
Irrefragable
J'ai pris beaucoup de plaisir en regardant cette émission hier soir. Or, selon moi cet article ne rend pas justice à ce très bel échange, car il ne mentionne que les légères divergences entre les deux intervenants, qui ne sont en vérité que des points de détails (si j'ose dire) par rapport à l'ensemble du socle idéologique et philosophique, qu'ils partagent. Laetitia Strauch-Bonart est une femme brillante, dont la pensée me semble particulièrement bien structurée et articulée. Cependant, au-delà de l'aspect purement intellectuel, ce qui me touche chez elle c'est la sincérité de sa démarche, son honnêteté et son amour profond de la France et de son héritage. Ce que j'apprécie aussi, c'est qu'elle ne se réfugie pas derrière des postures moralisatrices et condescendantes, pour condamner la "radicalité" du discours de Zemmour, contrairement à la plupart des intellectuels (même parmi ceux dits de "droite"). Puisqu'elle semble être en mesure de toujours considérer les choses avec du recul et une certaine "objectivité", notamment en cherchant à inscrire la pensée de Zemmour, dans le cadre de l'histoire des idées politiques de la droite. Elle a très justement, me semble-t-il, mobilisé dans la discussion la tension entre la droite dite "contre révolutionnaire /réactionnaire" et celle dite "libérale-conservatrice". Zemmour de son côté a proposé une excellente prestation et exposé les nombreux axes de convergence entre lui et son interlocutrice, tout en se justifiant sur les aspects pratiques de son action politique. Enfin, je recommande vivement le visionnage de ce débat à tout un chacun.
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