César 2025 : Une cérémonie sous le signe de la gauche et de l’entre-soi culturel

Comme chaque année, la cérémonie des César n’a pas manqué d’afficher une orientation très marquée à gauche. Entre discours militants, attaques politiques et récompenses largement influencées par des considérations idéologiques, la 50ᵉ édition a surtout confirmé que le cinéma français reste un bastion où l’entre-soi prime sur les attentes du public.

Sans surprise, Emilia Pérez de Jacques Audiard a dominé la soirée en raflant sept statuettes, dont celles du meilleur film et de la meilleure réalisation. Ses concurrents, Le Comte de Monte-Cristo (9 millions d’entrées) et L’Amour ouf (5 millions d’entrées), ont été les grands oubliés du palmarès, confirmant que le succès en salle ne pèse pas dans les choix de l’Académie.

Malgré ses 14 nominations, Le Comte de Monte-Cristo n’a reçu que deux prix techniques (décors et costumes). Un p’tit truc en plus, la comédie qui a réuni 10,8 millions de spectateurs, n’avait obtenu qu’une seule nomination et est repartie bredouille.

Si l’édition 2025 n’a pas connu de scandale majeur, elle n’a pas échappé aux traditionnels discours militants, souvent à sens unique.

Dès son entrée en scène, l’animateur de la soirée, Jean-Pascal Zadi, s’est fendu d’un commentaire politique en direction des États-Unis :

« C’est un peu chaud dans votre pays en ce moment, si vous avez des envies d’ailleurs, la France est une terre d’accueil des réfugiés politiques. »

Un message réitéré plus tard lorsqu’il s’est adressé à Julia Roberts en plaisantant sur le fait qu’elle pourrait venir s’installer en France en empruntant le RER A avec Abou Sangaré, acteur d’origine guinéenne régularisé après avoir été sous le coup d’une OQTF.

Lauréat du César du meilleur film étranger, Jonathan Glazer a livré une déclaration très controversée :

« Aujourd’hui, la Shoah et la sécurité juive sont utilisées pour justifier les massacres et le nettoyage ethnique à Gaza. »

Un discours qui a suscité un malaise sur les réseaux sociaux et relancé les accusations de récupération politique de la cérémonie.

Le moment le plus applaudi de la soirée a été la victoire d’Abou Sangaré, élu révélation masculine pour son rôle dans L’Histoire de Souleymane, où il incarne un livreur guinéen sans papiers.

Très ému, il a déclaré sur scène :

« J’ai traversé la Méditerranée, j’ai connu la misère, tout ce qu’est l’être humain, le bon comme le mauvais. »

Son histoire personnelle a fait de lui un symbole. Après avoir été récompensé à Cannes, il a obtenu un titre de séjour en France, son OQTF ayant été annulée grâce à une régularisation par le travail.

Fait notable : le scénario du film a été écrit par deux auteurs blancs qui ont tout de même dénoncé la mainmise des médias et des politiques sur la narration de l’immigration.

Derrière les paillettes et les récompenses, cette édition 2025 a surtout rappelé que le monde du cinéma français demeure un entre-soi où l’engagement politique à gauche est la norme et où le succès populaire est perçu comme un critère secondaire.