Après neuf mois de cavale, Mohamed Amra incarcéré sous haute surveillance

Incarcéré depuis mardi à la prison de Condé-sur-Sarthe, Mohamed Amra, surnommé « la Mouche », est placé sous un régime de détention sous haute surveillance. Si la justice souligne la nécessité de cette surveillance stricte pour éviter toute nouvelle évasion, ces conditions ont suscité de nombreuses réactions. Sur les réseaux sociaux, certains internautes ont ironisé sur le confort relatif de son incarcération, le comparant à la vie d’un étudiant en chambre universitaire. Une cellule individuelle de 10 m², équipée d’une douche et d’une télévision, des appels téléphoniques autorisés, des promenades quotidiennes : loin d’un régime carcéral inhumain, le traitement réservé à Mohamed Amra reste néanmoins encadré avec fermeté.

Arrivé en pleine nuit par hélicoptère sous escorte du GIGN, il a été immédiatement placé à l’isolement dans un quartier indépendant de la prison, conçu notamment pour les détenus radicalisés. « C’est une décision dont je me félicite », a déclaré le ministre de la Justice, soulignant l’importance d’un encadrement strict. Contrairement à d’autres détenus, il n’a pas accès à un téléphone fixe, mais peut passer deux heures d’appels par semaine, sous écoute des services de renseignement. Ses visites, limitées à trois par semaine, sont soumises à des contrôles rigoureux, et ses déplacements réduits au strict minimum : une heure de promenade quotidienne, seul, sans contact avec les autres prisonniers.

Son incarcération marque la fin d’une cavale qui avait débuté en mai 2024. Ce jour-là, Mohamed Amra avait été extrait de sa cellule en Normandie pour une convocation judiciaire, avant qu’un commando armé ne prenne d’assaut le fourgon pénitentiaire au péage d’Incarville. L’attaque, menée avec une violence inouïe, avait coûté la vie à deux agents pénitentiaires et en avait blessé trois autres.

Après plusieurs mois de traque, il a finalement été arrêté à Bucarest, en Roumanie, où il vivait sous une fausse identité. Selon les enquêteurs, il attendait de subir une opération de chirurgie esthétique avant de s’enfuir en Colombie. Selon les informations d'Actu17, lors de son interpellation, il aurait tenté de soudoyer les policiers roumains en leur offrant une somme conséquente pour éviter son arrestation. Une enquête pour tentative de corruption a été ouverte.

Le 25 février, il avait été mis en examen pour « meurtres en bande organisée », « tentative de meurtres en bande organisée », « évasion en bande organisée », ainsi que plusieurs autres chefs d’accusation. Face au juge d’instruction, il avait choisi de garder le silence.