Politique
Loi immigration : la durée de rétention en CRA pourrait passer de 90 à 210 jours
Le gouvernement français prépare une nouvelle loi sur l’immigration pour 2025, visant à prolonger la rétention administrative des étrangers en situation irrégulière jugés dangereux, selon la porte-parole Maud Bregeon.
Le gouvernement français, par la voix de sa porte-parole Maud Bregeon, a annoncé ce dimanche la nécessité d’une nouvelle loi sur l’immigration en 2025. Parmi les mesures phares de cette future législation, le gouvernement prévoit la prolongation de la durée de rétention administrative des étrangers en situation irrégulière jugés dangereux. Cette annonce intervient dans un contexte où la question de l’immigration et de la sécurité reste une priorité pour de nombreux Français.
Une nouvelle loi immigration pour renforcer la sécurité
Maud Bregeon a précisé que la nouvelle loi permettrait de prolonger la durée de détention dans les centres de rétention administrative au-delà des 90 jours actuels, pour atteindre jusqu’à 210 jours, en ciblant principalement les profils les plus dangereux. « Il ne doit y avoir aucun tabou en matière de protection des Français », a déclaré la porte-parole du gouvernement, insistant sur la nécessité de mesures plus fermes en matière de gestion des flux migratoires.
Cette proposition législative découle de la volonté du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, de renforcer la sécurité en France en s’assurant que les personnes en situation irrégulière présentant un danger pour la société soient mieux encadrées et surveillées. Le prolongement de la rétention administrative est une réponse directe aux préoccupations croissantes de nombreux citoyens, notamment suite à des faits divers tragiques impliquant des étrangers en situation illégale.
Débats parlementaires en perspective
Le gouvernement souhaite soumettre ce texte au Parlement dès le début de l’année 2025. Cette nouvelle loi fera écho à celle promulguée le 26 janvier 2024, qui avait provoqué de vifs débats au sein du Parlement et de l’ex-majorité présidentielle. Plusieurs mesures de la précédente loi avaient été censurées par le Conseil constitutionnel, tandis que le texte n’avait été adopté qu’avec l’abstention des députés du Rassemblement National.
Maud Bregeon a également précisé sur le plateau de BFMTV que pour ce nouveau projet de loi, « on discutera avec l’ensemble des groupes parlementaires ». Toutefois, elle a été claire sur un point : « On ne va pas chercher le soutien du Rassemblement national », malgré le fait que ce dernier ait facilité l’adoption de la précédente législation en s’abstenant lors des votes.
L’apport de Bruno Retailleau sur la question de l’immigration
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui est à l’origine de plusieurs propositions sécuritaires, a fait l’objet de nombreuses critiques, notamment sur ses positions fermes en matière d’immigration. Cependant, Maud Bregeon a défendu son collègue en soulignant qu’il « ne va pas s’excuser d’avoir des idées ».
Retailleau a notamment déclaré que « l’État de droit [n’était] pas intangible ni sacré », ce qui a suscité des réactions contrastées au sein de la classe politique.
La loi immigration, un débat sous haute tension
Cette nouvelle annonce survient dans un climat tendu où l’immigration reste un sujet de débat majeur en France. L’exécutif, en renforçant la rétention des migrants jugés dangereux, souhaite apaiser les craintes des Français et démontrer sa capacité à réagir face aux défis de l’immigration illégale. Toutefois, ce projet de loi s’annonce comme un nouveau champ de bataille à l’Assemblée nationale, avec une opposition attendue de la part des groupes parlementaires, notamment de la gauche et des associations de défense des droits de l’homme.
La ligne plus ferme adoptée par Bruno Retailleau et soutenue par le gouvernement Barnier marque une continuité dans la volonté de renforcer la sécurité des Français, même si cela implique des mesures controversées. Les prochains mois seront déterminants pour évaluer si cette nouvelle loi pourra trouver un soutien suffisant au sein de l’hémicycle sans provoquer de nouveaux clivages politiques.
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