Politique
Flavien Termet : le benjamin de l’Assemblée qui charcute les préjugés
Il est le Benjamin de l’Assemblée, député du Rassemblement national depuis peu et l’élection du président de la chambre basse a mis la lumière sur lui, qui est Flavien Termet ?
Quand il s’assoit à la table du café Bourbon, on s’attend à voir un garçon un peu timide. En réalité, c’est un jeune homme au regard vif et intelligent qui s’installe. Benjamin de l’Assemblée nationale, comme Ludovic Pajot avant lui en 2017, autre membre du Rassemblement National, Flavien Termet a fait une entrée fracassante dans le monde politique en étant le premier assesseur à se faire menacer par un autre député pendant la séance de vote pour la présidence de l’hémicycle.
Au lieu de la poignée de main traditionnelle, le député LFI Sébastien Delogu, 37 ans, décide de bomber le torse et de rapprocher sa tête menaçante près de celle du benjamin de l’Assemblée, âgé de 22 ans, lui lançant dans le plus pur style des bas-fonds de Marseille : « T’es fada ou quoi ? T’es un fou toi ». Cette séquence, d’une élégance rare, a permis de mettre la lumière sur Flavien Termet.
Flavien Termet : une enfance bretonne
Né à Lorient, le plus jeune député de l’Assemblée nationale a connu une enfance et une adolescence marquées par le travail et la solidarité familiale. Son père, artisan charcutier, travaillait souvent plus de 80 heures par semaine et les étés sans vacances étaient la norme, car c’est la période de l’année où le travail de charcuterie est le plus intense. Sa mère, assistante familiale, accueillait des enfants placés en famille d’accueil. Il a grandi entouré de ces enfants, souvent traumatisés par la vie, partageant avec eux des moments de vie, parfois pour de courtes périodes, parfois pendant des années. Cette expérience a forgé en lui une sensibilité particulière pour les questions sociales et une conviction profonde : « L’enfance régit la vie future et quand on peut aider, on doit aider les autres. »
Après son collège à Languidic, il entre au lycée à Hennebont où il passe un bac scientifique dans l’espoir de travailler dans le domaine, mais se rend compte qu’il n’est pas vraiment méthodique. D’ailleurs, il n’a jamais son agenda, mais peut toujours compter sur la bienveillance de ses camarades pour lui rappeler ce qu’il a à faire. Après son bac, il se tourne vers des études de droit et de sciences politiques à l’Université de Rennes 1. Là-bas, il commence à s’intéresser sérieusement à la politique, poussé par le désir de rendre hommage à la persévérance de son père et d’améliorer la vie des Français les plus précaires.
La désillusion
Il prend sa carte chez les Républicains en 2019, pensant rejoindre le parti du général de Gaulle, mais il déchante rapidement en découvrant les rouages internes du parti. Trois ans plus tard, durant une interview sur la radio Bretagne 5, il dénonce les reniements du parti. Gilles Pennelle, chargé des fédérations pour le Rassemblement National, le contacte, séduit par le discours du jeune homme.
Ils se rencontrent à la fédération de Bretagne du RN et, en janvier 2023, Flavien est invité à passer un entretien au siège du parti à Paris. Le jour J, il se retrouve face à Marine Le Pen, Jordan Bardella et tous les cadres du parti qui sortaient d’un bureau national. Impressionné est un mot un peu léger pour décrire son état à ce moment-là. Il appellera d’ailleurs Jordan « monsieur le président » pendant quelque temps avant de se rendre compte que tout le monde l’appelle par son prénom.
Moine-soldat
Il est recruté par Gilles Pennelle pour l’assister, lui et Jérôme Sainte-Marie, à l’organisation des fédérations et aux formations du parti. Il monte du jour au lendemain à Paris et s’installe sur le canapé d’un ami en banlieue parisienne pendant plus d’un an, faisant quasiment deux heures de trajet quotidien pour se rendre au siège tout en essayant de continuer ses cours à Rennes 1 à distance, n’allant à la fac que pour les examens trois fois par an. Un peu plus tard, on lui demande s’il est prêt à s’installer dans les Ardennes pour restructurer la fédération. Il accepte et part s’installer à Rethel.
Il fait passer la fédération de 2 à 25 militants sur le terrain tous les week-ends tout en continuant de travailler pour Gilles Pennelle et en poursuivant ses études. Il est intégré à l’équipe de campagne des Européennes à la direction générale avec Pennelle sous l’autorité d’Alexandre Loubet, le directeur de campagne. Il est en charge de la mobilisation militante et s’occupe des besoins des fédérations : tracts, affiches, dépenses à déclarer pour les comptes de campagne. Son service est le couteau suisse du siège.
Européennes, législatives, Flavien Termet est de toutes les batailles
Le RN l’emporte haut la main avec 34 eurodéputés, le plaçant premier parti de France. À l’annonce de la dissolution quelques heures plus tard, c’est naturellement qu’il est candidat dans les Ardennes où il gagne au deuxième tour avec 53 % face au candidat macroniste, malgré le front républicain. Tout de suite élu, tout de suite au travail. Quand on lui demande où il va aller en vacances cet été, le benjamin répond « à l’Assemblée » pour pouvoir commencer à travailler sur les dossiers et répondre aux courriers de ses électeurs. Cet été non plus, le fils de charcutier n’ira pas en vacances
Flavien Termet incarne cette nouvelle génération de politiciens motivés par leur expérience personnelle et un désir profond de changer la France. Son parcours, de Lorient à l’Assemblée nationale, démontre aussi la volonté du Rassemblement National de mettre en avant cette jeunesse oubliée par l’État depuis si longtemps, celle qui ne vient pas des cités, qui ne brûle pas, qui ne pille pas, qui n’a pas le droit aux plans Borloo ou autres plans banlieues et qui n’existe pas aux yeux des politiques.
Face à un Delogu qui se veut le représentant du clientélisme de la LFI pour les cités, Termet est le visage de cette France abandonné.
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