Élections européennes 2024 : La lente bascule d’un très vieux continent

Qui se souvient des élections européennes ? pourrait-on se demander alors que voilà à peine un mois que celles-ci se sont achevées. Le scrutin qui a tant occupé les esprits entre janvier et juin 2024 a été oublié en seulement une heure, et avec lui les résultats tant au niveau français qu’au niveau européen.

Le raz de marée n’est pas venu, la vague nationale tant espérée par certains n’est pas arrivée. Il n’y aura vraisemblablement pas de grande bascule ni de grand bouleversement des alliances vers la droite : le centre-gauche S&D et le centre-droit du PPE, avec les libéraux centristes de Renew, ne seront vraisemblablement pas particulièrement bousculés durant les prochaines années. Pourtant, des changements viennent. Mineurs pour l’instant, ils pourraient se révéler capitaux dans les années à venir.

Petit tour d’Europe

Sur la France, nul besoin de trop s’étendre tant l’on sait aujourd’hui que c’est d’abord en conséquence des élections européennes qu’Emmanuel Macron a annoncé les législatives. Cependant, si l’on en analyse les conséquences directes en matière de sièges au Parlement européen, on peut tout de même relever une chute du centre (14 sièges contre 22) et le carton plein du RN (30 sièges contre 22). On peut de plus souligner une division étonnante au sein du parti Reconquête : ayant obtenu tout juste cinq sièges, la plupart de ses têtes sont parties, dont quatre eurodéputés tout fraîchement élus aux élections européennes, ayant décidé de soutenir le RN pour les législatives. Sarah Knafo, seule parlementaire européenne demeurée à Reconquête, était théoriquement censée rejoindre ECR en compagnie de ses quatre collègues, mais elle a finalement rejoint seule le nouveau groupe emmené par l’AfD : Europe des Nations Souveraines.

En Italie, les équilibres entre les mouvances n’ont pas été structurellement modifiés. Pourtant, un bouleversement très attendu, mais majeur est