La campagne de publicité du livre de Jordan Bardella dans les gares SNCF critiquée par des syndicats

La promotion du premier livre de Jordan Bardella, président du Rassemblement National (RN), est déjà au cœur d’une controverse. Alors que la campagne publicitaire pour ce livre est prévue dans les gares SNCF à partir de fin novembre, elle fait l’objet de vives critiques de la part des syndicats de gauche, notamment SUD-rail et la CGT Cheminots, qui dénoncent une atteinte à la neutralité politique de l’entreprise publique.

Les syndicats se mobilisent contre le livre de Jordan Bardella

Le livre de Jordan Bardella, qui sera publié le 9 novembre par les éditions Fayard, fait l’objet d’une vaste campagne publicitaire organisée par Mediatransports, la régie publicitaire de la SNCF. Entre le 25 novembre et le 1er décembre, des affiches de promotion seront déployées dans 54 gares RER et entre le 11 et le 17 décembre dans plusieurs autres gares, notamment parisiennes et provinciales.

Cependant, cette initiative ne passe pas inaperçue auprès des syndicats de cheminots. Le syndicat SUD-rail, l’un des principaux de la SNCF, s’est fermement opposé à cette campagne, affirmant qu’elle ne doit pas servir à promouvoir « un programme politique d’extrême droite ». Fabien Villeudieu, secrétaire fédéral de SUD-rail, a même annoncé que si la campagne publicitaire était maintenue, le syndicat « recouvrera les affiches ».

La CGT Cheminots a également exprimé son indignation dans un message publié sur Facebook. Le syndicat y critique ouvertement le livre et le parti de Jordan Bardella, affirmant que le RN est un parti « raciste, xénophobe, homophobe, sexiste », contraire aux valeurs de tolérance et de vivre-ensemble défendues par la CGT.

Mediatransports défend sa neutralité vis à vis du livre de Jordan Bardella

Le Figaro rapport que Mediatransports a tenu à préciser qu’elle n’était pas initialement au courant que le livre de Jordan Bardella serait l’objet de cette campagne publicitaire. Alexandra Lafay, directrice de la communication de Mediatransports, a expliqué que lors de la signature du contrat avec les éditions Fayard, la régie publicitaire ignorait la nature exacte du livre à promouvoir. Elle a également assuré que les visuels des affiches n’avaient pas encore été soumis pour validation.

Mediatransports insiste sur le fait que tout visuel sera vérifié à la réception, conformément à un cadre légal strict, notamment en ce qui concerne la neutralité politique et religieuse. « Nous avons des obligations de service public », précise Alexandra Lafay, en référence aux engagements de neutralité de la SNCF.

Si les visuels devaient poser problème, un dialogue pourrait être engagé avec les clients pour ajuster le message, et en cas de refus de la part de ces derniers, Mediatransports se réserve le droit de rompre le contrat, comme cela est prévu dans les conditions générales de vente.

Les enjeux autour de la neutralité politique de la SNCF

Cette polémique pose la question plus large de la neutralité politique de la SNCF en tant qu’entreprise publique. Bien que la promotion de livres ou d’autres produits ne soit pas inhabituelle dans les gares, la mise en avant d’une personnalité politique comme Jordan Bardella soulève des préoccupations quant à l’utilisation des infrastructures publiques pour diffuser des messages à caractère politique.

Alors que les syndicats marqués à gauche menacent de recouvrir les affiches, Mediatransports devra trancher si cette campagne respecte les obligations de neutralité. Pour l’heure, la campagne publicitaire est toujours prévue, mais les syndicats continuent de faire pression pour son annulation.

Une affaire révélatrice de tensions politiques

Cette affaire met en lumière les tensions politiques toujours vives autour du Rassemblement National, particulièrement dans un contexte où la neutralité de l’espace public est scrutée de près. Le livre de Jordan Bardella, qui sortira en période d’instabilité politique, fait déjà parler de lui, bien avant sa parution.

Dans les jours à venir, il reste à voir si la campagne publicitaire sera maintenue ou si la pression des syndicats de la SNCF, alliée aux critiques politiques, entraînera son retrait.

 

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