[Portrait] Antoine Armand, ministre de l’Économie : cœur à gauche, cerveau à droite

À peine nommé, déjà recadré. Le nouveau ministre de l’Économie crispe déjà l’opposition. Invité ce mardi 24 septembre de la matinale de France Inter, Antoine Armand a affirmé refuser de recevoir les parlementaires du Rassemblement national pour la discussion du futur budget. De quoi faire bondir le député RN de l’Aude Julien Rancoule : « J’ai été atterré par les propos de Monsieur Armand ce matin. Ils m’ont choqué et ont aussi choqué nos électeurs qui ont le droit au respect ! » s’insurge le parlementaire. Dans la foulée, le Premier ministre Michel Barnier reprend publiquement son ministre, l’enjoignant de travailler avec l’opposition, à la grande satisfaction de Julien Rancoule : « Antoine Armand ferait bien de prendre exemple sur l’absence de sectarisme de Monsieur Barnier », indique-t-il.

Antoine Armand, un « techno » de Haute-Savoie

Antoine Armand, 33 ans, est un pur produit de la technocratie française. Classes prépas au prestigieux lycée Henri IV, École Normale Supérieure, puis l’ENA, avant d’intégrer, en 2019, l’Inspection Générale des Finances (IGF), choisie en général par les énarques sortis « dans la botte ».

Il est décrit comme un élève « brillant », « gros bosseur », « un super cerveau », « intuitif ». Ministre de l’Économie extrêmement jeune, énarque, ancien de l’IGF, très intelligent ; son parcours fulgurant n’est pas sans rappeler celui d’un certain Emmanuel Macron à ses débuts. Pourtant, Antoine Valentin, maire divers-droite de Saint-Jeoire (Haute-Savoie), commune proche de la circonscription d’Annecy où est désormais élu député Antoine Armand [Ndlr : depuis 2022, réélu en 2024], tiens à nuancer cet a priori. « Certes, il est indéniablement brillant intellectuellement, et c’est un vrai bosseur