Alliance RN-LR : La querelle des anciens et des modernes

Un 31 décembre de 2014, une bande de jeunes gens se rassemblent pour festoyer : soirée ordinaire dans un monde qui l’est tout autant. Mais, parmi ces jeunes, certains appartiennent au Front National et d’autres à l’UMP. Vous pouvez y trouver Pierre Gentillet, alors président des Jeunes de la Droite Populaire, Jordan Bardella, futur président du Rassemblement National, et votre humble serviteur. Même Florian Philippot, à l’époque numéro deux du parti à la flamme, fait une apparition pour saluer l’assemblée.

Proximité d’hier… et de demain.

Des clichés de cette soirée surgissent sur la toile et alors, le monde s’écroule, ou du moins celui des vieux caciques des partis, à l’époque pas encore complètement moribonds, de l’UMP et du PS. Le patron du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, exhorte Nicolas Sarkozy à condamner ce réveillon, ajoutant avec une solennité tragique : « Cette fraternité d’un soir de fête, où le vice-président du FN est venu saluer quelques-uns de ses amis, annonce une proximité qui mérite une clarification immédiate. »

Stéphane Tiki, garçon pourtant affable et président des jeunes UMP, convoque même les quatre jeunes de son parti pour une sanction disciplinaire. Le « buzz » persiste, des dizaines d’articles, les photos en boucle sur BFM, des émissions de radio… jusqu’au 7 janvier où les attentats de Charlie Hebdo mettent un terme brutal à cette frénésie.

Mais ce que les aînés ignorent, c’est que ces jeunes se fréquentent depuis longtemps et pour encore longtemps. Que ce soit sur les bancs de la faculté, dans des associations métapolitiques comme l’Institut de formation politique d’Alexandre Pesey ou Critique de la Raison Européenne dirigé par Alexandre Loubet et Sarah Knafo, aujourd’hui respectivement député RN et députée européenne R!. Dans des syndicats étudiants comme l’UNI puis la Cocarde ét