Un cadre de l’association pro-migrants Coallia échappe au licenciement malgré des accusations de harcèlement et de sexisme

Depuis l’automne 2023, Norah*, employée chez Coallia, une association spécialisée dans l’hébergement d’urgence de migrants, dit avoir été victime de harcèlement répété de la part de son supérieur, Nordine Djebarat, l’actuel directeur de l’Activité de l’organisation.
La plaignante a dû quitter son poste à cause de cette situation. L’Humanité révèle qu’en avril 2024, elle a envoyé un courriel à 186 salariés, dirigeants et syndicalistes, détaillant les brimades qu’elle a subies, appuyées par des témoignages d’anciens collègues.

L’association pro-migrants Coallia pointée du doigt pour inaction

Le harcèlement a débuté en octobre 2023. Dès l’arrivée de Nordine Djebarat, le climat de travail s’est dégradé, poussant même tout son service à démissionner. À partir de décembre 2023, Norah a commencé à signaler des comportements graves, tels que du harcèlement moral, des propos sexistes et une agression physique. Par exemple, Nordine Djebarat l’a dénigrée publiquement avec des phrases humiliantes, telles que « Tu n’es personne, le DG ne te connaît même pas. Si je veux, tu dégages. »

Nordine Djebarat aurait également tenu des propos sexistes, se vantant d’avoir recruté une employée qu’il affirmait devoir exploiter sexuellement. Devant plusieurs témoins, il aurait dit à propos de Norah qu’elle « devra me sucer (sic) pendant quatre mois pour être validée ». Elle raconte également une agression physique, où Nordine Djebarat l’a paralysée en s’appuyant sur elle. D’autres incidents, comme celui où il l’aurait tiré par les cheveux et craché par terre en novembre 2023, sont également évoqués par des témoins.

Malgré plusieurs plaintes et un rapport d’enquête recommandant le licenciement de Nordine Djebarat, la direction de Coallia n’a appliqué qu’une mise à pied temporaire de cinq jours.
Cette inaction a choqué les syndicats et d’anciens salariés, qui dénoncent l’impunité de Nordine Djebarat, maintenu en poste en raison de son rôle dans la réorganisation du service. Alice Brassens, directrice adjointe de Coallia, aurait activement soutenu Nordine Djebarat pour lui éviter un licenciement.

Une sanction légère, en contradiction avec les principes de l’association

Dans une déclaration, la direction de Coallia affirme avoir traité la situation avec « vigilance » et pris des « mesures de protection », tout en se concentrant sur l’accompagnement des équipes pour restaurer « la sérénité professionnelle ».

Sur son site, Coallia indique pourtant fonder son action « sur les valeurs de respect de la dignité humaine et des droits de l’homme, ce qui implique aussi le respect des principes de non-discrimination, de tolérance et de solidarité. »

 

*Le prénom a été modifié

 

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