Politique
Colère des agriculteurs : Bruno Retailleau promet une « tolérance zéro » en cas de blocage durable
Face à la mobilisation des agriculteurs contre l’accord Mercosur, Bruno Retailleau fixe des « limites » et menace d’intervenir en cas de blocages durables.
Alors que les agriculteurs expriment leur opposition à l’accord de libre-échange avec les pays du Mercosur, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a averti que le gouvernement n’hésiterait pas à intervenir en cas de blocages prolongés.
Des « lignes rouges » définies par Bruno Retailleau
Interrogé ce dimanche 17 novembre sur RTL, Bruno Retailleau a réaffirmé le droit des agriculteurs à manifester, tout en fixant des limites claires : « Pas d’atteintes aux biens, pas d’atteintes aux personnes, et pas de blocage durable. »
Ces propos interviennent alors que le mouvement agricole s’intensifie avec plus de 80 actions annoncées par le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau. Si des « restrictions de circulation » sont probables, ce dernier a précisé qu’aucun blocage n’était prévu pour l’instant. Toutefois, d’autres syndicats, comme la Coordination Rurale, ont adopté un ton plus ferme, annonçant un éventuel « blocage du fret alimentaire » dès mercredi si leurs revendications ne sont pas satisfaites.
Bruno Retailleau a souligné que « s’il y a un blocage durable, un enkystement, nous mobiliserons les forces mobiles pour assurer la liberté de circulation ».
Les agriculteurs contre le Mercosur : une mobilisation grandissante
La mobilisation des agriculteurs vise principalement à dénoncer l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur. Cet accord, considéré comme une menace pour l’agriculture française, exacerbe la colère des exploitants, qui dénoncent une concurrence déloyale et des contraintes accrues.
Bruno Retailleau a également critiqué l’approche économique actuelle de la France dans le domaine agricole, mettant en cause une « bureaucratisation excessive » et un manque de soutien à une « concurrence loyale et équilibrée ».
Le Premier ministre Michel Barnier a tenté de calmer les tensions en réitérant son opposition à l’accord Mercosur et en promettant que « toutes les promesses faites aux agriculteurs seront tenues ». De son côté, le ministère de l’Agriculture a détaillé des mesures d’aide financière, notamment via des prêts bonifiés, saluées par les syndicats mais jugées insuffisantes pour répondre à l’urgence.
Une distinction entre cheminots et agriculteurs
En parallèle, les syndicats de la SNCF ont annoncé une grève illimitée à partir du 11 décembre, avec une première journée de mobilisation prévue le 21 novembre. Bruno Retailleau a distingué ce mouvement de celui des agriculteurs : « Les cheminots, c’est routinier, ce que j’appelle la gréviculture. Une partie prend régulièrement en otage les Français qui travaillent. »
Pour le ministre, la mobilisation des agriculteurs repose sur des revendications légitimes : « Ce sont des hommes et des femmes qui n’arrivent plus à vivre de leur travail. Il y a une grande différence entre leur situation et celle des cheminots. »
Une mobilisation sous haute surveillance
Avec des actions prévues dans tout le pays, notamment sur des axes majeurs comme la N118 en Île-de-France, le gouvernement surveille de près l’évolution de ce mouvement. Arnaud Rousseau a insisté chez BFMTV sur le fait que les agriculteurs « ne veulent pas bloquer la France, mais prendre les Français à témoin ».
La question reste de savoir si cette mobilisation, soutenue par plusieurs syndicats, marquera un tournant dans les négociations avec le gouvernement ou si elle s’inscrira comme une nouvelle étape dans une colère agricole qui ne cesse de croître.
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