Politique
[Laurent Alexandre] La démocratie à l’heure de l’IA
Dans cette chronique publiée dans notre dernier magazine : 2027 — à cœur ouvert : ils nous racontent, Laurent Alexandre revient sur les changements démocratiques que créera l’IA.
Le 29 octobre 2024, Elon Musk a déclaré que l’IA sera plus intelligente que la réunion des 8 milliards de cerveaux humains dans mille jours. Cela signifie que le prochain président de la République française devra gérer cette révolution civilisationnelle. Aucun candidat à la présidentielle de 2027 n’est prêt !
La montée en puissance de l’IA représente un défi sans précédent pour le pilotage politique. Au moment où l’IA va surpasser l’intelligence humaine, les dirigeants politiques risquent d’être dépassés par des systèmes qu’ils ne maîtrisent pas. La dépendance aux recommandations générées par l’IA pourrait réduire l’autonomie décisionnelle des gouvernements et remettre en question la souveraineté nationale si ces technologies sont contrôlées par des entités privées étrangères.
La rapidité avec laquelle l’IA évolue entraîne un décalage entre le rythme technologique et la capacité d’adaptation des institutions politiques. La Silicon Valley regorge d’entrepreneurs visionnaires qui prophétisent l’avènement imminent d’une cyberdémocratie. Selon eux, les avancées dans les domaines de l’Intelligence Artificielle, de la blockchain et des réseaux sociaux vont conduire à une révolution démocratique. Les citoyens, armés de technologies, pourront participer directement aux décisions, court-circuitant ainsi les structures politiques traditionnelles.
Cette vision repose sur l’idée que la technologie peut remédier aux dysfonctionnements de nos démocraties représentatives. Cette perspective techno-optimiste néglige plusieurs aspects. Dans un monde où la désinformation prolifère, comment les citoyens peuvent-ils faire des choix éclairés ? Les algorithmes des réseaux sociaux, conçus pour maximiser l’engagement, enferment les utilisateurs dans des bulles de filtres, renforçant les biais cognitifs et polarisant davantage les opinions.
En outre, la dépendance vis-à-vis des géants technologiques qui contrô
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