Politique
Complément d’enquête : une infirmière présentée comme victime de Parents Vigilants est en réalité une élue et militante d’extrême gauche
Complément d’enquête met en lumière une infirmière scolaire accusée par des associations conservatrices de propos inappropriés. Une enquête révèle ses liens avec des mouvements politiques d’extrême gauche, suscitant un débat sur l’éducation à la sexualité et l’idéologie à l’école.
L’émission Complément d’enquête diffusée sur France 2 a récemment mis en avant le témoignage d’une infirmière scolaire, présentée comme une professionnelle apolitique victime des pressions de réseaux conservateurs. Cette infirmière aurait été contrainte d’abandonner ses cours d’éducation à la sexualité en raison de critiques virulentes et d’accusations relayées par des collectifs comme SOS Éducation ou Parents Vigilants, proches de figures politiques comme Éric Zemmour. Cependant, des révélations sur ses engagements personnels et politiques jettent une lumière différente sur ce récit.
Un témoignage présenté comme neutre
Dans l’émission, Laetitia Valentin, filmée en larmes, explique avoir été accusée à tort d’avoir tenu des propos inappropriés devant des élèves de primaire. Elle réfute notamment avoir utilisé des termes comme « fellation » ou « caressage de testicules » dans ses interventions. Selon elle, ces accusations proviendraient de parents influencés par des discours idéologiques visant à discréditer l’éducation à la sexualité.
Elle dénonce également un manque de soutien de la part de l’administration scolaire face à ces attaques, ce qui l’a conduite à arrêter ses cours. Elle insiste sur l’importance de ces interventions, affirmant que certains élèves, grâce à ces discussions, ont eu le courage de dénoncer des abus sexuels. Ce témoignage a été présenté comme celui d’une professionnelle injustement ciblée par une campagne de dénigrement orchestrée par des groupes conservateurs.
Des omissions troublantes
Toutefois, des éléments non mentionnés dans le reportage changent considérablement la perception de cette affaire. Il a été révélé que cette infirmière n’est pas seulement une professionnelle de santé, mais également une personnalité politique et militante engagée. Elle siège comme conseillère municipale à Saint-Étienne sous la bannière de la liste d’extrême gauche Saint-Étienne Demain, regroupant LFI, EELV, PCF et PS.
De plus, elle est présidente de l’association No Partiran, qui milite pour la régularisation des déboutés du droit d’asile, et elle affiche publiquement son soutien à des associations transgenres locales. Ces engagements, bien qu’accessibles, n’ont pas été mentionnés par les journalistes de Complément d’enquête. En revanche, les associations conservatrices citées dans le reportage, comme Parents Vigilants, ont été qualifiées de « réseaux ultra-conservateurs » ou liées à l’extrême droite. Cette asymétrie dans le traitement des informations soulève des questions sur l’objectivité de l’émission.
Réactions politiques et médiatiques
La députée Sarah Knafo, interrogée dans le reportage, a vivement dénoncé cette manipulation. Selon elle, le reportage de France 2 a volontairement omis de préciser les engagements politiques de l’infirmière pour créer une fausse opposition entre des parents soucieux du bien-être de leurs enfants et une professionnelle prétendument neutre. « Cette infirmière est une élue d’extrême gauche, militante pro-trans et présidente d’une association défendant les clandestins. Qui fait de l’entrisme dans les écoles ? » a-t-elle déclaré.
Dans leur reportage sur nos Parents Vigilants, Complément d’enquête m’a confrontée à une infirmière scolaire, sans jamais me dire quel était son engagement politique à l’extrême gauche et dans des associations ultra-politisées.
Cette omission mensongère leur a permis de créer… https://t.co/eebX2X4NEy
— Sarah Knafo (@knafo_sarah) November 24, 2024
Parents Vigilants a également réagi en dénonçant un « nouveau scandale du service public ». Ils reprochent à l’émission d’avoir dissimulé le pédigrée politique de l’infirmière tout en stigmatisant leurs propres membres comme des conservateurs radicaux. Le collectif a également partagé sur les réseaux sociaux des preuves des engagements politiques de l’infirmière, appelant à une plus grande transparence dans le débat public.
Une manipulation d’opinion ?
Le choix éditorial de présenter l’infirmière comme une victime apolitique questionne. Si ses engagements politiques ne disqualifient pas ses compétences professionnelles, leur dissimulation dans un contexte aussi sensible soulève des doutes sur l’impartialité de l’émission.
Ce cas illustre un problème plus large : la politisation de l’école et l’instrumentalisation médiatique de figures publiques pour servir des récits unilatéraux, souvent marqués à gauche. Les parents d’élèves, en tant que premiers concernés, méritent une information complète et transparente sur ceux qui interviennent auprès de leurs enfants. La question centrale reste celle de la dépolitisation de l’école, un enjeu que de nombreux collectifs, de Parents Vigilants à d’autres mouvements citoyens, entendent porter sur la scène publique.
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