Enquêtes
Les sans-frontiéristes : manipulation, mensonge et destruction
ENQUÊTE – Pauline Condomines a infiltré le collectif anti-CRA et un collectif d’aide aux sans-papiers parisien. Au milieu des sans-frontiéristes, elle a pu observer comment ils manipulaient les migrants qu’ils prétendaient servir et étaient prêts à s’attaquer à des bâtiments publics au nom de leur idéologie.
C’est dans des squats désaffectés ou de vieux locaux que se réunissent les sans-frontiéristes. Les tenants de cette idéologie, invariablement d’extrême gauche, considèrent que les êtres humains sont interchangeables à merci, que ni la culture, ni l’identité d’un peuple n’ont d’importance : en fait, il faudrait que le monde ne connaisse point de frontières. Selon eux, loin d’être les fondements de la civilisation, elles sont des barrières qui empêchent l’amour, la paix et la solidarité entre les peuples. Pourtant, la plongée au cœur de leur univers utopique révèle bien des désillusions : leurs « nobles » objectifs justifient la violence ou la manipulation.
Le collectif anti-CRA, destructions sans frontières
Pour ce qui est des membres du collectif anti-CRA, leurs objectifs sont simples : il s’agit de détruire, par tous les moyens possibles, les centres de rétention administrative qui servent à garder en lieu sûr les migrants n’ayant rien à faire en France parce qu’ils sont clandestins ou qu’ils font l’objet d’une OQTF, avant leur expulsion. Ces centres sont pourtant indispensables à la sécurité publique, à la mise en œuvre, même timide, d’une politique migratoire ; et ils sont coûteux ! Mais l’objectif avoué des membres du collectif est de les incendier comme ils l’ont fait il y a maintenant un an à Turin. Au-delà des conséquences matérielles, le risque est grand pour les migrants et les policiers qui pourraient y succomber, sans parler de la population que menaceraient ces clandestins ou délinquants dans la nature. Ces militants d’ultra-gauche, souvent de jeunes femmes d’apparence bourgeoise, rêvent de révolution, d’un monde sans frontières tout en s’attachant à leur identité de genre. L’idéologie est un aveuglement.
Militantisme, version pistolet sur la tempe
J’ai aussi participé aux réunions d’un collectif pour les sans-papiers à Paris. Pour ces militants, l’objectif est de permettre leur régularisation automatique : arriver en France, c’est avoir les mêmes droits que les Français. La méthode du Collectif sans-papiers Paris XXe est plus pernicieuse : il s’agit de « convaincre » les migrants qu’ils doivent embrasser leurs combats. Si l’incitation ne suffit pas, la contrainte prendra le relais. Les clandestins sont d’abord soumis à la propagande du collectif : pour ce qui est de la loi Darmanin votée en décembre, nombre de migrants la voyaient plutôt d’un bon œil car elle permettait les régularisations dans les métiers en tension. Pourtant, les dirigeants de l’association, eux, n’ont pas hésité à aller contre leur volonté en racontant dans un tract qu’il s’agissait d’une loi « antisociale et raciste ». S’ils ne sont pas d’accord, tant pis ! L’association les forcera à aller « pointer » en manifestation anti-immigration, c’est d’ailleurs ce qui déterminera s’ils seront aidés ou non. Le but n’est donc pas d’aider les migrants, mais de les utiliser à des fins idéologiques.
Durant mon infiltration dans le collectif d’aide aux sans-papiers, j’ai obtenu la responsabilité de traiter un fichier Excel répertoriant toutes les données que l’association a collectées sur les migrants. On y apprend par exemple que la plupart viennent de Mauritanie, du Sénégal ou du Mali. Plusieurs d’entre eux sont même sous OQTF ou sous IRTF. La grande majorité habitent dans des foyers pour migrants travailleurs ou dans des HLM et sont soutenus par des organisations comme Coallia et Adoma. On retrouve également sur le tableur le nom de ceux qui ont pointé en manifestations… et donc qui méritent d’être aidés par le collectif !
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