Enquêtes
[Édito] Sauver la minorité blanche
« La leçon pour vous français ici, c’est de voir ce qu’un peuple subit lorsqu’il devient minoritaire. » Dans cet immense bidonville de blancs de Munsieville près de Johannesbourg, ces mots d’un travailleur qualifié mis à la rue avec toute sa famille en raison des lois discriminatoires contre les blancs, raisonnent encore profondément en moi.
Si nous sommes heureusement loin de vivre la même situation en France, ce que j’ai découvert dans ce fameux pays « arc-en-ciel », c’est un nouvel apartheid à l’envers : sur 313 lois raciales mises en place depuis 1910, 37 % l’ont été… après la fin de l’apartheid, en 1994. Des milliers de familles ont été jetées dans des bidonvilles par des lois iniques. Les attaques contre les fermiers blancs se sont succédé, avec plus de 3 000 assassinats en 30 ans et près de trois attaques par semaine en moyenne. De nombreux blancs d’Afrique du Sud, pourtant présents depuis le XVIIe siècle, ont choisi d’émigrer. Ce peuple d’Afrikaners de plus en plus minoritaire et condamné à quasi-disparaître au siècle prochain, subit un racisme inédit. Mais qui en parle ? Personne. Car à l’image de ce qui a pu se passer à Crépol ou avec Lola, il y a les bonnes et les mauvaises victimes. Si vous êtes blanc, vous ne pouvez être victime de racisme. Aucune organisation internationale ne saisira l’ONU pour vous défendre. Aucun média ne vous tendra le micro. Car vous le méritez bien dans le fond. Eux-mêmes n’osent pas vraiment en parler, et restent dignes, quitte à être oubliés. Cela fait plusieurs années que j’entendais parler par moment de ce qu’il se passait en Afrique du Sud, mais j’avoue que j’avais du mal à y croire. Alors avant de creuser le sujet, j’ai passé quelques coups de fil pour prendre le pouls du terrain. Puis, nous avons décidé de nous rendre sur place pour enquêter durant près de trois semaines.
Notre objectif n’est nullement de défendre l’apartheid ou de réhabiliter une période scandaleuse de l’Afrique du Sud. Au contraire, la fin d’un apartheid ne doit pas être le début d’un autre. La lutte contre le racisme ne doit pas donner lieu à une autre forme de racisme. En ce sens, le cas de l’Afrique du Sud est emblématique d’une société dans laquelle, blessés par notre histoire coloniale compliquée, parfois coupable, nous laissons libre cours à un nouveau colonialisme, et fermons les yeux sur de nouvelles dérives. Au fil de cette enquête, nous revenons cependant avec un message d’espoir : celui d’un peuple confiant dans son avenir malgré tout, qui n’a pas perdu sa dignité et qui a choisi de s’organiser en prenant en main son destin. Par la construction de ses écoles, de villages entiers parfois, d’universités, de banques ou encore de sociétés de sécurité pour assurer leur protection quand l’État faillit. Cela ne peut évidemment être reproduit en France : nous n’avons ni la même histoire, ni la même population. Pour autant, c’est l’occasion de se rappeler d’une chose : chacun tient dans ses mains son destin, et ne doit pas tout attendre de l’État.
Pour terminer, je voudrais vous témoigner notre satisfaction de clôturer l’année : après quatre magazines réussis, nous avons transformé l’essai. Les trois années qui viennent seront déterminantes pour notre pays tandis que les élections législatives nous ont fait comprendre la nécessité de mieux s’organiser. Le changement de nom de Livre Noir en Frontières a justement pour objectif d’acter notre mue vers l’enquête et le reportage, en choisissant une idée qui selon nous sera structurante dans un monde où progressistes et mondialistes veulent mettre fin à toute notion de limite.
Je vous souhaite une très belle lecture et vous donne rendez-vous à la rentrée, avec notre nouvelle application mobile, une équipe renforcée, de nouveaux contenus quotidiens ! Merci à nos fidèles abonnés.
Très belles vacances à tous !
À lire aussi : « La Haine du blanc » : La misère blanche [1/3]
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