Société
Rennes : la préfecture ferme administrativement la discothèque du « Jarl » le 1988 Live Club pour un mois

C’est une décision rare qui touche l’un des établissements de nuit les plus connus de Rennes. Le 1988 Live Club, situé sur la dalle du Colombier, ne pourra pas rouvrir ses portes avant le 24 avril. Vendredi 21 mars, la préfecture d’Ille-et-Vilaine a ordonné une fermeture administrative d’un mois, estimant que les agents de sécurité du club, dirigés par l’influenceur Yovan Delourme – alias Le Jarl – avaient eu un rôle actif dans des débordements en marge d’une « free party » illégale organisée dans un cinéma désaffecté au-dessus de la discothèque.
Dans la nuit du 8 au 9 mars, près de 300 personnes s’étaient réunies sans autorisation pour une soirée dite « antifasciste ». Chassés par la police à coups de gaz lacrymogène, plusieurs participants se sont repliés vers l’entrée du 1988, déclenchant des tensions avec les videurs. Ces derniers ont tenté d’évacuer les lieux, aspergeant certains jeunes avec des bombes de gaz incapacitant. Les vidéos de l’altercation, largement partagées sur les réseaux sociaux, ont provoqué une vague de critiques.
La préfecture pointe des dérives sécuritaires et des armes non autorisées
Dans l’arrêté consulté par la presse, la préfecture estime que les agents de sécurité ont « outrepassé leur mission » en tentant d’empêcher les raveurs de pénétrer dans les lieux. Des agents auraient pénétré dans le cinéma pour y faire usage de gaz lacrymogène, y compris « à l’encontre de personnes ne présentant aucune animosité ».
Une perquisition menée ultérieurement au sein du club a permis de découvrir deux lanceurs de balles de défense (LBD) et plusieurs bombes lacrymogènes non déclarées. Ces équipements sont considérés comme des armes soumises à autorisation. La préfecture estime que leur détention constitue une infraction.
Un établissement déjà visé par des plaintes
Les événements du 8 mars s’ajoutent à une série d’incidents ayant émaillé l’activité du club ces dernières années. Depuis 2022, au moins six plaintes ont été déposées contre les agents de sécurité pour usage de gaz ou violences lors de filtrages. Une inspection du Cnaps avait déjà conduit à des sanctions administratives en 2023. Des enquêtes sont actuellement ouvertes sur les récents incidents.
Pour autant, l’établissement bénéficie aussi d’un soutien important dans son quartier. Plusieurs commerçants et riverains affirment que la présence du 1988 et la rigueur de ses équipes ont contribué à apaiser un secteur longtemps marqué par l’insécurité nocturne.
Le gérant du club, Sébastien Bétin, a indiqué « prendre acte » de la fermeture, tout en annonçant une réouverture prévue le 24 avril dans un climat qu’il espère « apaisé ». Le CNAPS poursuit ses investigations, et des sanctions pourraient suivre en fonction des résultats.
Un climat tendu autour de l’extrême gauche rennaise
Au-delà des faits eux-mêmes, cet épisode révèle une tension latente entre les cercles antifascistes et la figure clivante du Jarl. Ex-candidat Reconquête et très présent sur les réseaux sociaux, Yovan Delourme revendique une ligne sécuritaire assumée. « Je fais ce que la police ne fait pas », déclarait-il récemment. Une posture qui lui vaut autant d’adeptes que de détracteurs.
La soirée illégale du 8 mars et ses suites auront contribué à remettre au centre du débat la question du maintien de l’ordre dans l’espace public rennais. Tandis que certains dénoncent une dérive sécuritaire privée, d’autres y voient une réponse aux carences des autorités publiques face aux violences et occupations illégales.

3 commentaires
vert10
Déjà le préfet devrait exiger que les lieux squattés doivent être évacué . Généralement, les lieux vides : entrepôts, bureaux, lieux industriels abandonnés ; les propriétaires devrait avoir une obligation de sécuriser les lieux vides , avec une vidéo surveillance ou système d'alarme ou un gardiennage. Afin d'éviter les squats.
SapereAude
Encore une décision Orwellienne, où les criminels (occupants illegaux) ont plus de droits que les « honnêtes gens », puisque la volonté des criminels fait plier celle des honnêtes gens, grace à la complicité des autorités. Alors quelque part tant mieux que ça ferme : le quartier va vite être conquis par de la délinquance, et au bout de 30j ils auront tellement perdus le contrôle que le préfet devra s’expliquer auprès de son ministre, et admettre publiquement que les SEULES politiques valables sont la fermeté, l’intransigeance et la tolérance zéro. S’il n’en ai pas capable, qu’il cède sa place, car il est payé par les français pour les français (democratie).
Éric D.
Ça devient démentiel... Ceux qui protège les citoyens des voyous sont condamnés, et les voyous, eux n'ont rien. On marche sur la tête !
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