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Assassin’s Creed Shadows : « Nous ne tolérerons aucun manque de respect envers notre culture », avertit le Premier ministre japonais

Le dernier opus de la saga Assassin’s Creed, développé par Ubisoft, déchaîne une forte polémique au Japon. En cause : des éléments du jeu vidéo, sorti ce 20 jeudi mars, qui permettraient initialement de vandaliser des lieux de culte shintos, comme le sanctuaire Itatehyozu à Himeji. Cette fonctionnalité a provoqué une réaction ferme du Premier ministre japonais, Shigeru Ishiba, qui a tenu à réaffirmer la position inflexible de son gouvernement face à toute atteinte à la culture nationale.
Lors d’une session à la chambre haute du Parlement japonais, ce 20 mars, Shigeru Ishiba a répondu à une question d’un député de son parti, le Parti libéral-démocrate (PLD). Selon le South China Morning Post, le chef du gouvernement a déclaré : « Il est naturel de respecter la culture et la religion d’un pays, et il est important d’envoyer le message que nous ne tolérerons aucun acte qui ne respecte pas la culture et la religion d’un pays. » Il a spécifiquement dénoncé la possibilité de saccager des sanctuaires dans le jeu, qualifiant cela d’« insulte au pays » et soulignant que « les graffitis sur les sanctuaires sont hors de question ».
Des craintes de vandalisme réel
Cette controverse a surgi après la diffusion de vidéos promotionnelles avant la sortie du jeu, montrant des scènes où les joueurs pouvaient endommager des éléments du sanctuaire Itatehyozu. Les autorités du pays du Soleil levant ont alors exprimé leur inquiétude face au risque que de telles représentations incitent des individus à commettre des actes de vandalisme dans la réalité.
Face à la vague de critiques, Ubisoft a rapidement pris des mesures. Dès le jour de la sortie officielle d’Assassin’s Creed Shadows, l’entreprise française a déployé un correctif. Ce dernier rend le mobilier des temples et sanctuaires indestructibles et réduit les effusions de sang dans ces lieux sacrés. Cette décision vise donc à apaiser les tensions et à répondre aux préoccupations exprimées tant par le public que par les officiels japonais.
Une polémique plus large autour de l’exactitude historique
Au-delà de la question des sanctuaires, Assassin’s Creed Shadows a engendré d’autres controverses. L’inclusion d’un samouraï noir, inspiré d’une figure historique, parmi les deux protagonistes principaux, a été fustigée pour son supposé « manque d’exactitude historique et de respect culturel ». Une pétition au Japon, dénonçant ces aspects, a recueilli plus de 100 000 signatures avant la sortie du jeu. Ces controverses s’ajoutent à une période difficile pour Ubisoft, conjuguée par des lancements décevants, une chute en Bourse et des scandales internes depuis 2020.
Pour le géant français du jeu vidéo, qui emploie 18 000 personnes, Assassin’s Creed Shadows représente un pari majeur. Développé sur cinq ans par une vingtaine de studios et mobilisant des centaines de collaborateurs, le projet aurait coûté plusieurs centaines de millions d’euros, selon des estimations relayées par l’AFP. Se déroulant dans le Japon féodal, cet épisode est vu comme une opportunité de redresser la barre après une série de revers pour l’entreprise.
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1 commentaire
Victoria
"Respecter la Culture et la Religion d un Pays" que de sages et sensées paroles de la part de Monsieur Shigeru ...
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