Société
Procès des geôliers de l'État Islamique : la perpétuité requise contre Mehdi Nemmouche

Le parquet antiterroriste a requis, ce mercredi à Paris, la réclusion criminelle à perpétuité contre Mehdi Nemmouche, accusé de la séquestration et des sévices infligés à sept Occidentaux, dont quatre journalistes français, en Syrie entre 2013 et 2014. Considéré comme un « sociopathe dénué de toute empathie », il encourt une peine assortie d'une période de sûreté de 22 ans, interdisant toute libération anticipée.
Un accusé sans remords
Malgré les témoignages accablants des anciens otages, Mehdi Nemmouche, 39 ans, a nié son rôle de geôlier, affirmant n'avoir été qu'un simple combattant de l'organisation État islamique. Or, Didier François, Édouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torres, libérés en avril 2014 après près d'un an de captivité, l'ont identifié sans hésitation comme l'un de leurs bourreaux.
Les réquisitions du parquet décrivent Nemmouche comme « l'un des jihadistes les plus pervers et cruels de ces dix dernières années ». Lors de l'audience, l'accusation a rappelé ses penchants mégalomanes et son admiration pour les émissions criminelles, notamment "Faites entrer l'accusé". Impassible dans son box, il n'a manifesté aucune émotion, si ce n'est quelques sourires.
Un système de torture déshumanisant
Entre 2012 et 2014, l'organisation État islamique a enlevé 25 journalistes et humanitaires occidentaux en Syrie. Seize d'entre eux ont survécu, tandis que les autres ont été exécutés dans des vidéos de propagande. Les victimes décrivent des conditions de détention inhumaines : déshumanisation, tortures nocturnes sans interrogatoire et humiliations constantes. Les otages étaient contraints de répondre à des numéros au lieu de leurs noms et forcés d'imiter des cris d'animaux.
D'autres condamnations réclamées
Le parquet a également requis 30 ans de prison contre Abdelmalek Tanem, 35 ans, suspecté d'avoir été l'un des geôliers, bien que non reconnu par les ex-otages. Pour deux accusés présumés morts, Oussama Atar et Salim Benghalem, la perpétuité a été demandée. Enfin, une peine de 20 ans a été réclamée contre Kais Al Abdallah, 41 ans, présumé ex-numéro 2 de l'EI à Raqqa, qui conteste toute implication.
En 2019, Mehdi Nemmouche avait déjà été condamné à perpétuité pour l'attentat du musée juif de Bruxelles. L'accusation souligne que, bien qu'il n'ait pas été un cadre de l'EI, il représente « l'incarnation d'un jihad barbare ». Le verdict, attendu dans les prochains jours, devra déterminer si la cour suit les réquisitions du parquet et inflige à Mehdi Nemmouche la peine maximale.

Aucun commentaire
Vous devez être connecté pour commenter.
Chargement