Société
« Ma femme n’osait plus rentrer seule » : des portails installés à Bordeaux pour lutter contre l’insécurité

Depuis quelques mois, une tendance se développe dans certains quartiers bordelais : l'installation de portails à l’entrée des impasses. Ces équipements, principalement choisis par les riverains, visent à mettre un terme aux nuisances récurrentes qui empoisonnent leur quotidien.
Eric Deup et sa compagne, installés impasse Sainte-Cadenne il y a cinq ans, avaient espéré trouver un havre de paix dans cette petite ruelle tranquille du sud de Bordeaux. Mais rapidement, la réalité est venue briser leurs illusions. « C’était la prise de drogue devant chez nous tous les jours et à n’importe quelle heure », se souvient Eric. La rue, envahie de seringues et de consommateurs de drogue, était devenue un lieu de consommation de stupéfiants en plein cœur du quartier.
Les problèmes ne se limitaient pas à la toxicomanie. L'impasse servait aussi de toilettes publiques. « Ça leur servait d’urinoir puisque nous sommes à côté d’une place prisée, les gens venaient pour faire leurs besoins à ciel ouvert », explique Eric. Comme le rapporte Le Figaro, un quotidien difficile qu’a vécu également Stessy Simao, gérante de l'institut Epil And You, situé à proximité. « Les propriétaires étaient obligés de nettoyer au seau de javel tous les matins. Ce n’était plus vivable pour eux », confie-t-elle.
Un changement radical grâce au portail
Face à cette insécurité omniprésente, Eric Deup a décidé d'agir. « J’ai compris que le portail était la seule solution. Même les services de nettoyage ne passaient plus. La police municipale venait quand ils avaient le temps, mais ce n’était pas possible qu’ils reviennent toutes les trente minutes ». Après avoir mené de nombreuses démarches administratives et avoir obtenu l’accord des autorités locales, Eric et ses voisins ont pu installer un portail à l'automne dernier.
Depuis, la transformation est spectaculaire. « Tout a changé. Depuis que le portail est en place, les gens qui venaient se droguer ne viennent plus. On se sent plus en sécurité », raconte-t-il. L’impasse, autrefois envahie par le bruit et les nuisances, est désormais calme. « Les institutrices viennent même prendre leur café dehors, c’est devenu comme une petite rue de campagne », s'enthousiasme Stessy Simao.
D’autres impasses bordelaises, comme l’impasse Mauriac ou l’impasse Moulinier, ont suivi cet exemple. « Les habitants ont repris mon dossier pour obtenir eux aussi un portail », ajoute Eric. Mais toutes les demandes ne sont pas encore acceptées, bien qu'il estime que cette initiative devrait être étendue à d'autres secteurs confrontés aux mêmes problèmes. « Aujourd’hui, on vit enfin normalement », conclut-il avec soulagement.
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