Société
« J’étais terroriste et je l’assume », clame Mehdi Nemmouche au procès des geôliers de Daech

Au dernier jour de son procès devant la Cour d’assises spéciale de Paris, Mehdi Nemmouche, accusé d’avoir été l’un des geôliers d’otages français pour le compte de l’État islamique en Syrie en 2013, a pris la parole de façon provocante « J’ai été un terroriste et je ne m’en excuserai jamais », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Je ne regrette pas un jour, pas une heure, pas un acte. »
Âgé de 39 ans, Mehdi Nemmouche est jugé pour son rôle présumé dans la séquestration et les tortures infligées à quatre journalistes français – Nicolas Hénin, Didier François, Édouard Elias et Pierre Torres capturés par Daech en Syrie entre juin 2013 et avril 2014.
Identifié par ses victimes comme un geôlier sadique surnommé « Abou Omar », il est notamment connu pour sa cruauté et ses provocations, allant jusqu’à chanter des airs de Charles Aznavour entre deux séances de sévices. L’accusation, convaincue de sa culpabilité, a requis la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 22 ans, le décrivant comme « l’incarnation du djihad barbare ».
Déjà condamné à la perpétuité en Belgique en 2019 pour l’attentat du Musée juif de Bruxelles, qui avait fait quatre morts en mai 2014, Mehdi Nemmouche n’a jamais reconnu son rôle de geôlier, tout en assumant fièrement son engagement djihadiste. « C’est par le terrorisme que le peuple syrien s’est libéré de la dictature », a-t-il soutenu. Face à lui, ses anciennes victimes, revenues témoigner, ont livré des récits décrivant un homme narcissique et imprévisible, obsédé par sa propre légende.
Un dernier jour de procès sous tension
La déclaration de Mehdi Nemmouche a suscité beaucoup de réactions, dans la salle d’audience. Pour Nicolas Hénin, l’un des ex-otages, ces mots confirment la dangerosité de l’accusé : « Il n’a aucun remords, aucune pensée pour ses victimes. Ce procès, il l’utilise pour sa propagande. »
Didier François, autre victime, a quant à lui souligné la continuité entre le geôlier d’hier et l’homme jugé aujourd’hui : « C’est le même soliloque, les mêmes obsessions. Il veut recruter, même depuis sa cellule. »
Du côté de la défense, l’avocat de Nemmouche, Me Francis Vuillemin, a tenté de dépeindre son client comme un simple combattant, niant toute implication dans les tortures ou la gestion des otages.
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1 commentaire
Irrefragable
Les geôles françaises sont bien trop douces et confortables, pour une ordure de cet acabit. Maintenir en vie durant plusieurs décennies aux frais du contribuable, un tel individu, c'est de la pure folie ! On marche sur la tête en France. Les terroristes ne risquent que plusieurs décennies à l'hôtel. Comment voulez-vous qu'ils hésitent à passer à l'acte ? Dans les pays mulsumans ou asiatiques, on sait comment traiter ce type de cas. Par exemple au Japon ça file doux, bizarrement.
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