Procès de Boualem Sansal : 10 ans de prison ferme requis par le procureur algérien

L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal s’est présenté ce jeudi 20 mars devant le tribunal correctionnel de Dar El Beida, à Alger, selon des sources médiatiques locales.

Le procès, qui s’est déroulé en moins de trente minutes, a vu le procureur requérir une peine de dix ans de prison ferme et une amende d’un million de dinars (environ 6 700 euros), rapporte le journal arabophone Chorrouk. Les accusations portées contre Boualem Sansal incluent l’atteinte à l’unité nationale, l’outrage à l’armée, l’atteinte à l’économie nationale et la possession de contenus audiovisuels et écrits jugés dangereux pour la sécurité du pays. 

Âgé de 80 ans, l'intellectuel s’est exprimé directement face au juge, apparaissant « en forme, avec les cheveux coupés », d’après Le Figaro. « Je n’ai rien voulu faire contre mon pays, j’ai exposé mon opinion », a-t-il déclaré. Bien qu’un avocat commis d’office ait été nommé, l’écrivain a choisi de se passer de représentation légale. Le bâtonnier d’Alger, Mohamed Baghdadi, avait signalé fin février que Sansal avait écarté tous ses avocats, dont François Zimeray.  

Arrêté le 16 novembre 2024 à l’aéroport d’Alger, Boualem Sansal attend désormais le verdict, qui sera prononcé le 27 mars prochain. Ce procès, scruté avec attention tant en Algérie qu’au-delà de ses frontières, interroge les fragilités de la liberté d’expression au cœur du pays maghrébin.

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