États-Unis : Trump met fin au statut temporaire de plus de 532 000 migrants

L’administration américaine a annoncé, vendredi 22 mars, la révocation du statut de séjour temporaire de plus d’un demi-million de migrants venus légalement de Cuba, d’Haïti, du Nicaragua et du Venezuela. Ces derniers disposent d’un mois pour quitter les États-Unis, sous peine de se retrouver en situation irrégulière.

Cette décision s’inscrit dans la stratégie migratoire du président Donald Trump, qui avait promis dès son retour à la Maison-Blanche de restreindre drastiquement les voies d’entrée légales. Les migrants concernés, soit environ 532.000 personnes, avaient bénéficié d’un dispositif mis en place en 2022 sous l’administration Biden.

Ce dispositif, connu sous le nom de CHNV, permettait aux ressortissants de ces quatre pays, parrainés par des citoyens ou résidents américains, de rejoindre directement les États-Unis par avion. En échange, ils obtenaient une autorisation temporaire de séjour de deux ans ainsi qu’un permis de travail.

Selon la notification publiée au Registre fédéral, les protections légales de ces migrants seront levées à compter du 24 avril. Le Département de la sécurité intérieure (DHS) a précisé que seules des situations particulières, examinées au cas par cas, pourraient justifier une prolongation du séjour.

« La liberté conditionnelle n’est ni un droit d’entrée permanent, ni une voie vers une régularisation durable », a déclaré le DHS. L’administration Trump accuse par ailleurs son prédécesseur d’avoir favorisé une concurrence déloyale sur le marché du travail américain et d’avoir négligé les risques de fraude dans l’instruction des dossiers.

L’annonce a suscité l’inquiétude de plusieurs associations. L’organisation Welcome.US, qui soutient l’accueil des réfugiés, a exhorté les migrants concernés à « consulter immédiatement un avocat ». De nombreux bénéficiaires sont en effet installés depuis plus d’un an et ont entamé des démarches d’intégration.

À titre indicatif, ce programme a permis à environ 213.000 Haïtiens, 120.000 Vénézuéliens, 110.000 Cubains et 93.000 Nicaraguayens d’entrer légalement sur le sol américain.

La révocation du CHNV s’ajoute à d’autres mesures prises récemment. Le mois dernier, l’administration Trump avait déjà annoncé la fin du statut de protection temporaire (TPS) pour 500.000 Haïtiens présents sur le sol américain. Des décisions similaires visant d’autres nationalités sont également contestées devant les tribunaux.

En parallèle, plusieurs sources rapportent que le gouvernement entend restreindre les dispositifs de contrôle interne du DHS, notamment les instances chargées de veiller aux droits civils dans les procédures d’expulsion. Une orientation qui marque un net durcissement par rapport aux précédentes administrations.