États-Unis : Trump lance le démantèlement du ministère de l’Éducation, nouvelle étape de sa croisade anti-woke

Jeudi 20 mars, Donald Trump a signé un décret présidentiel visant à démanteler le département fédéral de l’Éducation, marquant une étape symbolique dans sa politique de recentralisation des compétences vers les États, et plus largement dans sa lutte contre ce qu’il qualifie de « propagande woke » au sein de l’école publique américaine.

Créé en 1980 sous Jimmy Carter, le département de l’Éducation est régulièrement contesté par les conservateurs. Ronald Reagan avait déjà tenté de le supprimer. Donald Trump franchit un pas supplémentaire en lançant officiellement son démantèlement, bien que l’opération reste largement symbolique dans l’immédiat. Aux États-Unis, l’essentiel des décisions scolaires relève des États fédérés et des collectivités locales. Le décret signé prévoit toutefois la réduction des effectifs du ministère et le transfert progressif de ses missions vers d’autres agences.

La nouvelle secrétaire à l’Éducation, Linda McMahon, ancienne dirigeante de la WWE et proche de Trump, a été chargée d’orchestrer cette transition. Selon ses mots, elle agira « dans le respect de la loi », tout en garantissant que les aides aux étudiants, aux familles et aux enfants handicapés seront maintenues via d’autres structures administratives.

Ce démantèlement s’inscrit dans une logique plus large de remise en cause des politiques d’éducation progressistes mises en place sous les administrations précédentes. Le président Trump a dénoncé à plusieurs reprises « l’endoctrinement idéologique » des élèves américains, notamment autour des questions de genre, de race ou de climat. « Il est temps de rendre l’éducation aux familles et de sortir les bureaucrates du système scolaire », a-t-il déclaré.

Mais la mesure suscite déjà une opposition virulente. La Fédération américaine des enseignants a annoncé son intention de saisir la justice. Pour sa présidente Randi Weingarten, cette réforme « va nuire à tous les élèves » et constitue « une attaque contre le droit à une éducation publique de qualité ». Des sénateurs démocrates, dont Chuck Schumer, appellent également les tribunaux à bloquer ce qu’ils qualifient de « prise de pouvoir tyrannique ».

La suppression effective du département nécessite l’aval du Congrès, où Trump ne dispose pas de la majorité des 60 voix nécessaires au Sénat pour une telle réforme. Des élus républicains, comme Thomas Massie, envisagent de contourner l’obstacle par la procédure budgétaire. Une proposition de loi en ce sens a déjà été déposée d’après les éléments apportés par FoxNews.

Dans un climat politique polarisé, le démantèlement du ministère de l’Éducation, même partiel, cristallise les tensions entre une administration résolument conservatrice et les défenseurs d’une éducation fédérale ouverte aux questions sociales. Le bras de fer s’annonce long.